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Mazarinade n° C_11_16

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Anonyme [1651], LA PROSPERITÉ MAL-HEVREVSE OV LE PARFAIT ABREGÉ DE L’HISTOIRE DV CARDINAL MAZARIN, OV SE VOID TOVTES LES RVSES ET toutes les Fourberies dont il s’est seruy pour arriuer au feste de la progieuse fortune où il s’est veu. AVEC VNE RELATION DE TOVTES les causes de sa disgrace. , françaisRéférence RIM : M0_2925. Cote locale : C_11_16.


l’Eglise. Et la troisiesme estoit, pour auoir le
moyen de faire passer sous ce pretexte là, tout
l’or & l’argent qu’il voloit à la France, ainsi que
nous venons de le faire voir par les raisons que
nous venons de dire.
 
Monsieur le Prince qui lisoit bien auant
dans les deportemens de ce miserable Ministre,
& qui iugeoit parfaitement où visoient
toutes ses pernicieuses intentions, luy parle
vertement, & luy fait entendre qu’il n’estoit
pas homme à souffrir qu’il abusast auec vn empire
si absolu, de l’authorité qu’on luy auoit
donnée. Que ses extortions ruinoient l’Estat,
& que ses tyrannies y pourroient susciter quelque
desordre. Ce Ministre cale le voile, voyant
qu’il auoit affaire à vn Prince qui ne luy pardonneroit
pas s’il faisoit semblant de luy tenir
teste. Et pour trauailler insensiblement aux
moyens de se vanger ou de s’en deffaire, il fait
entendre à la Reine qu’il le faloit enuoyer en
Flandres, ce que sa Majesté luy accorda facilement,
ne sçachant pas où il vouloit tendre.
Mais ce qui deuoit estre la cause de son malheur,
fut la veritable cause de sa gloire : Car il
ni fit pas moins de miracles que d’actions heroiques.
La France fut contrainte de le considerer
comme le plus insigne Conquerant de
la terre, & iamais ses armes ne furent honnorées