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Mazarinade n° C_9_62

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Anonyme [1649], LA RENOMMEE DE MONSIEVR LE MARESCHAL DE TVRENNE. , françaisRéférence RIM : M0_3350. Cote locale : C_9_62.


mesmes ordres qui luy auoient enuoyé. Que ce seroit
donner aux ennemis des facilitez de dangereuse
consequence, & que leur abandonnant en proye
les choses qu’ils auoient perduës, la facilité des succez
les porteroit à entreprendre dauantage. Qu’apres
s’estre acquitez de leurs pertes, l’enuie leur
viendroit de gaigner quelque chose, n’y ayant rien
au monde de si naturel que de conuoiter tousiours
dauantage. Qu’ils se porteroient à de grandes entreprises
sur les frontieres du Royaume, auec d’autant
plus de confiance, que ne le voyans plus pour
leur resister, ils verroient le cœur de l’Estat assez
occupé à se conseruer luy mesme. Qu’ainsi c’estoit
trop asseurément ioüer à tout perdre que d’abandonner
l’Allemagne, & la laisser en paix, lors qu’il
falloit commencer à faire la guerre. La connoissance
mesme du naturel martial des peuples de ces
pays, luy faisoit encores beaucoup reculer à son depart,
& sçauoit bien qu’ils ne peuuent viure sans
faire la guerre. Que quelque apparence de paix qu’il
y eust, ce n’estoit rien qu’vne image sans corps, &
qu’vne vapeur que les premiers rayons du Soleil de
May resoudroient. Il se souuenoit de quelle sorte ils
ont tourmenté les Romains autresfois, & que s’ils
feignoient d’estre assujetis à leurs Aigles, ce n’estoit
que pour les faire reuoller vers l’Italie. Ils n’auoient
pas encores passé les Monts qu’ils ne violassent
leurs parolles, & ne secouassent le ioug qu’on
auoit mis sur leur liberté. Les exemples & les raisons