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Mazarinade n° C_9_14

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Anonyme [1650 [?]], CAVSES DE RECVSATION contre Monsieur le Premier President, Mr de Champlastreux son fils, leurs parens & alliez au degré de l’Ordonnance. , françaisRéférence RIM : M0_656. Cote locale : C_9_14.



Monsieur le premier President trouuera donc
bon qu’on luy dise, qu’il n’y a point de Iuge qui ne
puisse estre recusé ; La Iurisprudence Romaine, qui
estoit aussi sage que la nostre, ne forçoit iamais les
parties de se soumettre au iugement de ceux qui
leur estoient suspects, bien que ce fust le sort qui les
donnast ordinairement, sub sortitio eligebantur à
Magistratu ; Neantmoins apres tout cela il restoit
encore la liberté toute entiere de les rejetter, on en
choisissoit d’autres, iusques à ce qu’on en trouuast
où il n’y eust pas les moindres soupçons : si le Iuge
mesme qui les deuoit choisir, & qui deuoit presider
au iugement, estoit tant soit peu suspect, il ne
pouuoit pas demeurer Iuge, il estoit accusé comme
les autres & sans contredit, qui Iurisdictioni
præest, dit la Loy 10. de Iudicij au Dig. ne que sibi
ius dicere debet vxoriue liberis suis, neq ; libertis vel
cæris quos secum habet, pour monstrer qu’il n’y a
personne exempte des recusations, & que c’est la
moindre grace qu’on puisse donner aux recusez,
que de leur laisser defendre leur innocence deuant
des personnes qui en peuuent estre facilement persuadez ;
& de fait la formule des recusations que
Monsieur le President Brisson a obserué en son Liure
5 ne desiroit pas mesmes de causes precises, il
suffisoit de dire en general qu’vn tel Iuge estoit suspect,
Hunc nolo, illumnolo ; La raison de cette maxime
est tant équitable, car comme l’on ne donne