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Mazarinade n° A_8_48

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Anonyme [1649], LA RESPONSE DES BOVRGEOIS DE PARIS, A LA LETTRE ESCRITE DES PROVINCES SVR LE MVTVEL SECOVRS de leurs armes. , françaisRéférence RIM : M0_3415. Cote locale : A_8_48.


le moyen. Il est aisé de voir à leur demarche qu’ils ne sont
pas satisfaits, le long eloignement du Roy de Paris ne doit estre
à meilleure augure que les continuelles approches des trouppes
Estrangeres jusques dans le sein de l’Estat, & en vn mot les plus
iudicieux craignent vn hyuer beaucoup plus rigoureux que n’a
esté le passé. A cela nous vous respondrons que c’est le plus souuent
aller audeuant du mal que deluy preparer des remedes auant
qu’il aye paru, nous aduoüons que le Medecin qui empesche que
la maladie n’arriue, merite plus de gloire que celuy qui la chasse
quand elle est venuë, mais aussi comme la gloire en est plus grande,
l’addresse en est bien plus difficile, Et puis qu’il y a pouuoir
de remedier à ces desordre qui est celuy d’entre nous qui puisse
non seulement legitimement, mais encor seurement s’ingerer
dans vne si haute & arduë, entreprise ? de pouuoir legitime,
vous n’en disconuiendrez pas, car vous sçauez que ce n’est pas
aux particuliers à controller les actions, non pas des Roys, car
ie sçay que personne n’y a iamais pensé, & particulierement à
present que celuy que Dieu nous a donné ne peut encor estre accusé
du mal qu’on nous fait souffrir sous son nom, & par l’abus
qu’on fait de son auctorité, mais mesmes de ceux que vous pretendez
s’estre emparez de sa personne & de son Estat. Vous sçauez
qu’il n’appartient qu’aux Estats generaux, aux principaux
Officiers de le Couronne & aux Parlemens, principalement à celuy
de cette grande ville de Paris, qui en represente luy seul tout
l’esclat & toute la grandeur, & que pour apporter le reglement
que vous desirez, il faudroit d’abord changer iusques à la Regence :
ce qui causeroit infailliblement des maux, tant par l’iniure
qu’on feroit à la Reine, que par la jalousie de ceux qui la pretendroient
& autres ordinaires aux changemens de cette consequence,
beaucoup plus grands que tous ceux que nous auons senty &
que vous apprehendez. Mais qui est ce qui conuoquera ces Estats
si ceux-là mesme qui les apprehendent le plus ; Et quand ils le
seroient, qui nous asseureroit qu’ils commençassent sans corruption
& finissent sans nouuelles surcharges, qui leur sont deux
conditions aussi essentielles que la chaleur au feu & la froideur à
l’eau : qui seront ces Officiers de la Couronne, puisque depuis