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Mazarinade n° C_9_84

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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.


& le Prince y sont interessez. Ie ne parle
point de nostre ieune Monarque, son age le
rendant incapable du mal, le fait digne de
veneration ; sa personne nous doit estre vn
motif de reconciliation, puis que nos querelles
mutuelles tournent à sa ruine. Ie sens mon
ame outrée d’vne sensible douleur, quand ie
considere qu’on expose le petit fils du grand
Henry (contre le dire vulgaire) à porter la
peine des folies de son Peuple. Il merite vn
autre traittement des François, & si l’aueuglement
n’empeschoit point nostre raison,
nous ne nous repentirions pas des larmes,
que nous auons respanduës pour l’obtenir du
Ciel. Quant nous aurions tous les suiets imaginables
de craindre ou de hair ceux qui l’approchent,
sa seule consideration nous deuroit
vaincre, & persuader mesme au péril de
nostre vie de nous abandonner à sa discretion.
Ce n’est pas luy qu’on doit exhorter,
qu’il se montre à son Peuple il en triomphe.
C’est à la Reyne sa Mere, qu’il se faut addresse ;
i’espere qu’elle trouuera bon que ie luy
die, qu’on laisse à ses bontez d’acheuer le
grand ouurage de nostre salut. Qu’elle consulte
cette haute naissance, qui ne luy inspire
que de grandes & d’heroiques pensées.
Qu’elle se souuienne, que les ames celestes