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Mazarinade n° A_5_8

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Anonyme [1649], LA SECONDE LETTRE DV CHEVALIER GEORGES A MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : A_5_8.


que le nom execrable de Tyran. C’est contre son
Authorité que nous auons pris l’espée, & par consequent
pour celle de nostre Roy naturel, puis
qu’on ne sçauroit ruiner l’Authorité de l’vn sans
affermer celle de l’autre. Encore vne fois, Monseigneur,
ostez vous le bandeau de deuant les
yeux, deffaites le charme, ne vous laissez plus seduire
aux illusions d’vne fausse gloire, vous qui en
auez tant acquis de veritable. Il ne vous sera pas si
aisé de vaincre vos compatriotes que les estrangers,
& quoy que l’honneur accompagne ordinairement
la difficulté, ils n’iroient pas de compagnie
en cette rencontre ; reseruez vostre courage
& vos cinq campagnes d’experience pour des victoires
plus faciles, & plus glorieuses. Nostre armee
est plus grande que la vostre, & quand elle
seroit deffaite, nous auons vne ressource de trois
cent mille combattans à qui il ne faut ny monstre
ny subsistance ; les estrangers nous offrent du secours
que nous iugeons superflu, & vous auez trop
de lumiere pour ne pas iuger que l’Archiduc Leopold
seroit bien aise de voir son vainqueur humilié.
Ne luy donnez pas cette satisfaction, Monseigneur,
& quoy que la crainte de la mort ne
soit pas capable de vous faire changer le moindre
de vos desseins, conseruez pourtant vne vie si
precieuse que la vostre, & pour qui nous apprehenderons
tousiours quand vous l’exposerez