[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_10_45

Image de la page

Anonyme [1649], LA SEVRE, L’ESCLATANTE ET LA GLORIEVSE VICTOIRE DES BOVRDELOIS, MALGRÉ LA TRAHISON de leurs faux amis, par maniere d’Epitaphe. Auec deux Epitaphes pour Monsieur de Chambret leur General. , françaisRéférence RIM : M0_3668. Cote locale : C_10_45.


si nous le considerons auec des yeux espurez de fausses
lumieres. La vertu qui prend vn illustre dessein dans
ce premier mouuement est tellement heureuse, qu’il
n’est plus rien capable d’amoindrir sa felicité. Que ce
dessein ait vne issuë fauorable ou contraire, n’importe ;
comme les succez ne sont pas dans sa main, & que
les éuenemens ne releuent point de son empire, la seule
impression qu’elle c’est donnée d’vne si belle image,
est tout ce qui la felicite & qui la comble de ioye
& de bon-heur.
 
Qui doute que le dessein des Bourdelois (qui sont
ceux qui reposent heureusemẽt icy) ne fust vn illustre
dessein ? Ils ont vû quasi toute la France armée pour la
ruine de son tyran : Ils ont vû de tous les bouts du monde
venir des ennemis coniurez pour sa ruine. La grande
& la populeuse ville de Paris ; Ils l’ont entenduë ne
crier que la mort de ce cruel, & ne vomir qu’imprecations
contre ce Barbare. En ce temps-là quand ils se
fussent vnis au reste de tant de genereux ennemis, leur
generosité n’eust pas tousiours esté moindre que celle
des autres. Mais ils ont creu qu’il y auoit assez d’espées
nuës pour trancher vne seule teste ; & qu’inutillement
les leurs seroient peut estre desgainées. Que le coup
sans doute seroit fait auant qu’ils fussent preparez.
Qu’il y auroit de la honte à arriuer trop tart ; & qu’il
valoit mieux demeurer à attendre les euenemens.
Certes de fait, vne infinité de personnes ont esté
surprises au succez des affaires. Iamais l’on ne ce fust