[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_1_11

Image de la page

Anonyme [1649], LA SEVRE, L’ESCLATANTE ET LA GLORIEVSE VICTOIRE DES BOVRDELOIS, MALGRÉ LA TRAHISON de leurs faux amis, par maniere d’Epitaphe. Auec deux Epitaphes pour Monsieur de Chambret leur General. , françaisRéférence RIM : M0_3668. Cote locale : D_1_11.


comme le sieur d’Espernon & beaucoup d’autres,
dont il y en a quelques-vns d’encores bien plus
grande estoffe. Quand ils auroient passé au tranchant
de l’espée deux cens mille de ses esclaues, & qu’il ne
seroit plus mesme en France ; ils n’en seroient pas
mieux affranchis qu’ils sont. Leur liberté courroit encores
peut-estre plus de risque, il pourroit retourner
dans vn lieu où il est si bien maintenu, & reprendre
par vne autre reuolution, l’empire qu’on luy auroit
vne fois osté.
 
Combien la fortune a telle souuent ioüé des rolles
de cette nature. Ne sçauons nous pas que Marcus apres
auoir esté le premier à Rome, mendia du pain long-temps,
& fust vne sois contraint de se noyer iusques à
la bouche pour les ames de ses ennemis, & qu’enfin, il
reuint encor apres tous ses malheurs aussi grand qu’il
eust iamais esté. Combien de bãnis en grace sont reuenus,
aussi grands & aussi puissans qu’auparauent. N’a-on
pas vû cent fois des personnes estre quasi rappellée
de la mort à la Couronne, & estre peu s’en faut esleuez
sur le trosne du plus profond du tombeau. Sur
tout en ce rencontre ou la memoire des grands seruices
que Mazarin a rendus à cet Estat, est tousiours si
presente à ceux qui dominent ; ou l’on le conserue
pour de si bonnes & de si iustes raisons, il seroit à craindre
que s’il s’estoit retiré on ne le voulust bien-tost
rappeller.
La liberté de ces illustres morts est donc de cette façon