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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


obligé par la necessité indispensable d’enuisager
mes propres auantages.
 
La premiere occasion qui me fit pratiquer ces
maximes, me fut fournie par le choix que le Pape
Vrbain fit de la personne du sieur Francisco Pamphilio,
neueu du Cardinal Pamphilio, seant à present
sur la chaire Sainct Pierre, souz le nom d’Innocent
X. Pour estre deputé à Cazal, malgré
toutes les mines que i’auois fait iouer secrettement
par les entremises mesmes des Cardinaux
neveux, afin d’emporter cet honneur sur toutes
les brigues de ce facheux Riual : Neantmoins
l’affection du Pape pour ce ieune Gentil-homme,
& l’estime qu’il auoit de sa capacité, pour le maniment
des affaires, ayant preualu sur toutes mes
menées, ie me sentis obligé de preuenir la honte
qui me deuoit infailliblement arriuer de cet affront,
par l’assassinat de celuy qui ne l’auoit emporté
sur moy, que parce qu’il estoit homme de
plus grand merite.
Neantmoins comme il estoit à craindre que la
conioncture des affaires, ne me fit assez probablement
soubçonner du crime, que iə meditois
dedans mon Ame, pour faire triompher ma passion ;
principalement sur l’idée que tout le monde
auoit, que la honte de me voir postposé me seroit
d’vne tres-mauuaise digestion ; ie m’imaginay
qu’il falloit ioüer de finesse, & ne precipiter