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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


preuoyance : Il me repartit à cela, qu’il n’estoit
asseuré que de l’incertitude du succez de son
voyage ; mais que les asseurances en estoient infaillibles
dans la connoissance de Dieu : Surquoy
i’adioustay d’abord qu’il auoit donc beau se conduire
& beau se regler, puis que le succés du voyage
qu’il alloit faire, n’estoit point à sa disposition ;
& qu’estant necessairement infaillible dans ceste
prescience superieure, il falloit par consequent
qu’il arriuast malgré luy, tout de mesme qu’il
auoit esté premedité dans le Ciel : Quoy qu’il en
fut de nostre conferance, ie croy que ce pauure
Legat adora bien ceste in dépendante fatalité, lors
que toutes ses resistances ne furent capables de
l’arracher des mains des Corsaires, qui luy volerẽt
à deux lieuës de l’Isle Verte, & à quatre-vingts
de l’Hibernie ; quatre cent mille liures que le Pape
luy auoit mis en main pour secourir les fidelles
de ceste pauure Eglise, trauersée par la persecution
d’Angleterre.
 
Pour moy ie confesse que c’est la principalle
raison qui m’a tousiours fait regarder les dangers
sans trembler ; & que ie ne me suis iamais tourmenté
du succez des affaires que i’entreprenois,
parce que i’estois conuaincu, que l’issuë en estoit
marquée dans la preuoyance de Dieu ; qui ne
manqueroit sans doute pas de me faire arriuer au
poinct qu’il auoit preueu, par la seule necessité