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Mazarinade n° B_12_62

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Anonyme [1652], LA TRES-HVMBLE ET VERITABLE REMONSTRANCE DE NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT POVR L’ELOIGNEMENT DV CARDINAL MAZARIN. Presenté au Roy estant à Sully, Par Nosseigneurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3808. Cote locale : B_12_62.


le Parlement de Bordeaux par mauuais conseils, & contraint
la Ville, & la Prouince à prendre les armes ; abandonné
aux Espagnols, non seulement la Champagne,
mais l’Isle de France, & les enuirons de Paris, lors
que vos meilleurs trouppes estoient employées pour accabler
vos suiets ; fait traduire les Princes prisonniers en
la Citadelle du Haure, lieu incommode à leur santé,
dont ils pouuoient estre aisément enuoyées hors du
Royaume ; couuert tous ses conseils precipitez & temeraires,
du pretexte specieux de vostre authorité
Royalle, sans auoir appris en quoy elle consistoit, la
quelle il n’a iamais apprehendé de commettre sans le soutenir.
 
SIRE, il est tres-necessaire que Vostre Maiesté, connoisse
le vray estat de sa Monarchie Royalle. On ne doit
proposer à Vostre Maiesté, que les exemples des bons &
sages Roys, comme celuy d’Henry le Grand vostre
ayeul, lequel estant pressé de faire verifier dans vostre
Parlement vn Edict nouueau, & ayant appris par la
bouche de Monsieur du Harlay premier President, que
ce qu’il desiroit contre les Loix, ne pouuoit passer qu’en
employant la puissance absoluë, ce Prince iuste, & clement,
dit ces paroles digne de luy : A Dieu ne plaise,
que ie me serue iamais de cette authorité Souueraine, qui détruit
souuant en la voulant establir, & à laquelle ie sçay
que les peuples donnent vn mauuais Nom.
Nous auons aussi suiet de croire, que l’interest du
Cardinal Mazarin, n’a iamais esté que de se seruir de
vostre authorité pour maintenir ce qu’il auoit vsurpé,
& empescher les oppositions à son prodigieux credit,
qu’il ne vouloit point estre contrarié. Il voudroit volontiers
persuader à Vostre Maiesté, qu’il à plus de passion,
& d’interest pour vostre puissance Royalle, que vos
Cours Souueraines, qui en tirent leur premier estre,
& leur continuelle conseruation. Nous perdrions auec
la conscience le iugement, & serions plus aueugles