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Mazarinade n° B_12_62

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Anonyme [1652], LA TRES-HVMBLE ET VERITABLE REMONSTRANCE DE NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT POVR L’ELOIGNEMENT DV CARDINAL MAZARIN. Presenté au Roy estant à Sully, Par Nosseigneurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3808. Cote locale : B_12_62.


qu’vn Sanson, si nos mains esbranloient les colomnes qui
sostiennent la voûte qui nous couure, estant certain que
sa cheute nous accableroit auec nos familles, nos amis,
& nos biens.
 
Serions nous bien si mal-heureux, qu’il pûst entrer
dans vostre esprit que le C. M. qui est vn Estranger passant
par vostre Royaume pour y butiner, fûst plus zelé
pour la dignité & perpetuité de vostre Monarchie, que
nous qui auons l’honneur d’estre François, & vos principaux
Officiers, ayant nos fortunes & celles de nos enfans
attachées à la grandeur de vostre Royauté.
Serions nous bien si peu aduisée, qu’vn homme de cette
condition, ignorant nos mœurs, & nos loix, fust capable
de nous instruire sur les droicts de vostre Couronne,
& de nous monstrer les bornes de nostre affection & fidelité
à vostre seruice : qui n’a pris aduis d’aucun sage, ny
preueu l’aduenir, qui est tout ce qu’vn Ministre aduisé
doit considerer ; sçachant bien qu’en trauaillant pour vn
Royaume, il trauaille pour l’eternité sans limitte de
temps, qu’il ne faut iamais prescrire aux Monarchies.
Le Cardinal Mazarin a fait paroistre qu’il ne regardoit
point l’aduenir, lors qu’il a voulu continuer les guerres,
& pour les entretenir a employé les dernieres efforts,
espuisant la France de soldats & de finance, sans
aduiser si ces deux choses venoient à manquer, il seroit
contraint de consentir à vne paix honteuse, ou de seder à
la haine publique, qui s’esleueroit contre luy pour auoir
perdu l’occasion de conclure vn traitté aduantageux &
honorable à la France, comme celuy qui estoit proietté,
& sur le point d’estre signé à Munster, qui auoit esté rumpu
par le Cardinal Mazarin, qui ne pouuant diuertir les
yeux de ses interests, ne voulut iamais consentir à la paix :
le mal est venu de ce que le Cardinal Mazarin s’est tousiours
imaginé qu’il ne trouueroit plus de seureté dans
les troubles qu’il maintient en plus grand lustre, & le
rend plus necessaire, s’estant emparé du commandement