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Mazarinade n° B_10_11

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Anonyme [1652], LA VERITABLE FRONDE DES PARISIENS, Frondant IEAN FRANCOIS PAVL DE GONDY, Archeuesque de Corinthe, Coadjuteur de Paris. Et dépuis le vœu du Mazarinisme, indigne Cardinal de la sainte Eglise, ennemy juré des Princes du Sang, & Amy du Mazarin, & des Mazarins. Auec des Auis necessaires à Messieurs les Princes, au Parlement, aux Parisiens, & à Monsieur de Penis. , français, latinRéférence RIM : M0_3934. Cote locale : B_10_11.


les larmes de ses Suiets & qu’il n’a plus de langue pour
dire à son peuple, ce qu’il luy voudroit donner. Le Cardinal
Mazarin, n’est il pas ce miserable Geolier qui a
bouché ses oreilles, qui a fermé ses yeux, & qui a lié sa
langue ? Le Parlement ne doit il pas trauailler à cette
liberté, & donner Arrest par lequel il sera dit que les
peuples armeront pour ce suiet arma tenenti, omnia dat
qui iusta negat, si Son A. R. vouloit appuyer cette proposition,
elle est seule capable de deliurer la France
des maux qui la menacent, & de produire vn miracle
qui rendoit la liberté au Roy, le Roy à Paris, & la France
à elle mesme.
 
Messieurs les Parisiens cét auis est si peu estudié que i’oubliois celuy
que ie veux dõner à Mr. de Penis lequel vous deuez tous considerer
comme vne personne desinteressée qui s’expose pour le public,
& pour le salut de vostre ville. Certes on peut bien iuger desia
que vous estes fort inconstants : mais au moins si on vous accuse
auec quelque raison de ce deffaut, vous estes obliges en le connoissant
de corriger vne si mauuaise habitude, il est encore temps
de l’aller trouuer chez luy & le prier de suiure ce qu’il a si bien
commencé ; vous en receuerez autant d’auantage que de profit : ie
ne puis pas finit qu’auparauant ie n’auertisse ledit sieur, d’vn fauxbruit
que les Mazarins font courrir par la ville, pour eluder la confiance
que l’on pourroit prendre en luy, ils disent Mr. que vous
estes Corinthien : faites leurs s’il vous plaist connoistre qu’ils en
ont menty & tesmoignez aux Frondeurs qui auront l’honneur de
vous voir & de vous parler que le Cardinal de Retz n’est pas assez
puissant pour vous donner vne qualité si preiudiciable à vostre
honneur, & que vous detestez auec iustice ses intrigues ses cabales
ses parti litez & toutes les fourberies dont il se sert pour
desvnir Son A. R, & Mr le Prince, & pour faire triompher son
party qui est celuy du Mazarin & de la Cheureuse. Ie ne crois pas
que Dieu vous afflige si sensiblement : peutestre que les Prieres
publiques les Processions generales, & celle de Ste. Geneuiefue &
S. Germain qui ont esté faites dãs Paris depuis dix ou douze iours,
seront capables d’appaiser la colere de Dieu & de confondre
tous les Mazarins qui regardent vos souffrances auec ioye, & se
consolent de la perte de leurs soldats, par la perte de vos Confraires,
Hilaresque nefas, spectare cruentum (O mala libertas) cum
Gasto lugeat, audent.

FIN.