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Mazarinade n° E_1_122

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Anonyme [1649], LE CHEVALIER CHRESTIEN PARLANT DES MISERES DV TEMPS, A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_696. Cote locale : E_1_122.


qui doit estre l’azile de tous les malheureux, est maintenant
sous le credit d’vne Reyne extremement charitable,
le triste tombeau où on veut enseuelir tous
viuans nos pauures Citoyens, si toutesfois la passion
de quelques factieux est assez puissante pour les faire
mourir de faim par l’esloignement des viures les plus
necessaires. Apres ces desordres, qui s’authorisent de
vostre nom, MADAME, vostre Maiesté pense estre
victorieuse des cœurs de vos Sujets, & les reduire aussi
facilement à l’empire de vos volontez, que ceux qui
vous trompent par leurs belles promesses, pretendent
assujettir leurs biens & leurs corps à la force de leurs
armes : Vous vous tromperiez sans doute dans l’attente
de cette glorieuse victoire, qui se gagne auec l’amour,
& non pas auec le fer. Ie ne me trompe pas,
quand ie dis que toutes ces rigueurs que vostre Authorité,
faussement vsurpée, rend plus insupportables,
ne donneront iamais à vostre Maiesté la possession de
nos cœurs, & ne la rendront iamais maistresse de tous
les esprits. En effect, il est certain que ceux qui nous
rauirent le Roy, lors que nous pensions le moins à vn
attentat si estrange, croyoient que ce dessein, ioint à
cet autre, de fermer à Paris tous les passages qui luy
fournissent des viures, desvniroit nostre Bourgeoisie
de nostre illustre Parlement, qu’on peut dire le Pere
des Peuples, dans l’absence de nostre Monarque ; &
de cette sorte la diuision estant dans Paris, l’on s’vniroit
plus facilement à l’autre party, par le sacrifice
sanglant que l’on feroit des testes les plus innocentes