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Mazarinade n° C_1_46_1

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Anonyme [1649], LE COVRIER POLONOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé en l’autre Monde, depuis l’enleuement du Roy fait par le Cardinal Mazarin à S. Germain en Laye, jusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_833. Cote locale : C_1_46_1.


que i’ay passez, & qui n’auoient pas la peau moins delicate
que toy.
 
Le Polonois.
Apres le coup on voit la faute, tousiours ie ne suis pas seul,
beaucoup m’ont precedé, & beaucoup me suiuront.
Charon.
Ils auront pareil traitement ces mangeurs de poulles &
d’oyes, tes compagnons viendront icy cracher les plumes, i’auray
dequoy faire vn trauersain pour reposer ma teste quand ie
seray las, c’est tout ce que ie puis esperer de ces voleurs de
pain ne Gonesse, car pour de l’argent ils apprehenderoient
s’ils en estoient chargez d’enfoncer dans vne orniere, ce qui
vient de la fluste, s’en retourne au tambour.
Le Polonois.
En vous escoutant, ie n’ay pas laissé de penser que s’il y
auoit moyen d’eschaper d’icy, ie ne le fisse tres volontiers.
Charon.
Ie te feray si tu veux retourner au monde, à la charge que tu
porteras vne Lettre au Prince de Condé.
Le Polonois.
Ie luy feray bien entendre de bouche ce que vous voulez
luy dire, ce n’est pas que si vous plaist ie ne porte plustost quatre
Lettres : mais si n’ayant point de corps il me va prendre
pour vn phantosme, & qu’il ne me permette pas de l’aborder,
c’est vn rude ioüeur, ie ne voudrois pas auoir affaire à luy.
Charon.
Il t’escoutera quand il sçaura que tu viens de ma part, il me
connoist bien pour auoir esté quatrefois en quatre batailles
prest d’entrer en ma barque, si la valeur qui l’auoit conduit
dessus ces bords ne m’eust fait pitié, & mesmement depuis
l’iniuste querelle qu’il soustient, ie l’ay renuoyé deux ou trois
fois d’icy.
Le Polonois.
A ce compte, il me sera facile de me faire donner audience :
mais que vous plaist il Monsieur que ie luy dise, de la part de
son bon amy Charon.
Charon.
Dis luy que sur les plaintes faittes par infinis esprits, que