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Mazarinade n° C_1_46_1

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Anonyme [1649], LE COVRIER POLONOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé en l’autre Monde, depuis l’enleuement du Roy fait par le Cardinal Mazarin à S. Germain en Laye, jusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_833. Cote locale : C_1_46_1.


medailles de Rome. Hé bien, quelles nouuelles m’apprendras-tu ?
 
Le Polonois.
Que les furies d’enfer sont dechainées, & qu’elles sont dans
les troupes du Cardinal Mazarin, que desormais il vous faut
vn barc au lieu d’vne nacelle pour passer les ames qui vous
viennent.
Charon.
I’ay déja ouy parler de ces troupes leuées ; I’ay passé deux
de leurs tambours qui m’estourdissoient. A qui en veulent-ils ?
Le Polonois.
Mazarin veut opprimer le Roy & son Parlement.
Charon.
Qui t’a fait venir icy.
Le Polonois.
C’est malgré moy que i’y suis. Vn Villageois desesperé de
ce qu’apres l’auoir battu & vollé, i’auois violé sa fille & sa
femme, ce vieil cocu me deschargea sans m’aduertir vn coup
de leuier sur la teste, qui separa mon esprit d’auec mon
corps.
Charon.
Voila de beaux ieux, la mort t’a fait trop de grace, tu deuois
estre pendu, pourquoy pillez vous le pauure villageois si
vous estes soldoyez.
Le Polonois.
Ouy enmonnoye de Singe, necessité contrainct la loy, nous
en prenons où nous pouuons.
Charon.
Le bien d’autruy n’est pas à vous.
Le Polonois.
Si est bien, puisque la guerre nous le donne.
Charon.
Telle guerre est vn manifeste brigandage ; ceux qui la fomentent
& l’entretiennent en répondront deuant Rhadamante
en leur propre & priué nom, il n’aura égard au rang
qu’ils tiennent : si cette guerre estoit contre l’Estranger, elle
seroit tolerable : mais celle-cy qui se fait contre la Iustice du