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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.



Nos bons presages, Madame, nous les prenons de
vos bonnes intentions, dans lesquelles il n’y a point de
si malicieux aueugle qui ne voye vne proche disposition
à vn meilleur temps, & le dessein formé de nostre
salut. Intentions ardantes & laborieuses qui veillent &
agissent sans cesse. Non pas oisiues & immobiles qui
ne font que songer & que souhaiter.
Le doux changement, Madame, a des yeux lassez de
spectacle hideux & terribles de considerer auiourd’huy
ces presages & ces signes fauorables. Ils promettent
apres tant d’autres signes qui ont menace. Ils consolent
les ames qui ne sont pas encor assez hardies
pour se réjouyr. Ils annoncent à la Chrestienté le repos,
la seureté, l’abondance, les biens qu’elle enuie à l’Empire
du Turc, & autres Royaumes Barbares.
Ces signes n’ont rien de commun auec la superstition
Payenne, ne se lisent point dans les Estoiles, ne se
foüillent point dans les Entrailles des bestes, ne sortent
point du bec d’vn oiseau qui a parlé, & qui a dit,
Tout ira bien. Ils sont épurez de la vanité des fables,
des faux sermens de la Grece, de la saleté de la flatterie.
Ils paroissent, & nous les remarquons, Madame, dans
la vie Religieuse de Vostre Majesté, dans ses continuelles
deuotions, qui ne sont pas seulement en veneration
aux peuples qui pourroient nous faire la guerre, mais
qui sollicitent & pressent pour nous le donneur de la
paix, & le bienfaicteur des Soúuerains.
Il n’est point de signes plus visibles & plus éclatans,
plus certains & plus infaillibles que ceux là, au moins
il n’en est point de plus raisonnable & de plus iustes,
puis qu’ils meritent la chose qu’ils signifient, & qu’ils