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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.



Ie ne les empesche point de parler de cette sorte, mais
pour moy qui ne suis pas speculatif & qui suis Chrestien
i’ay appris à parler vne autre langue. Ie monte encor plus
haut que les Cometes & les Estoilles, ie dis que c’est Dieu
déguisé en tant de façõs par les speculatifs. Que c’est Dieu,
Madame, qui de temps en temps chastie son peuple, &
fait des exemples de ses enfans, à cause que son peuple ne
l’honore que des levres & donne son cœur à vn autre Dieu :
à cause que ses enfans sont des rebelles & des ingrats, qui
non seulement n’vsent pas bien de ses graces, mais qui les
gastent & qui les corrompent, & qui s’en veulent seruir
contre luy.
Il ne faut point s’expliquer plus clairement ny estaller
des veritez odieuses : mais si les Grands du monde examinoient
bien leur conscience sur cét article, ils verroient
eux-mesmes de combien de miracles ils sont redeuables à
Dieu ; & de quelle felonnie ils se sont rendus coupables à
l’heure mesme que les miracles ont esté faits en se les attribuant
à faux comme s’ils en eussent esté les autheurs, quoy
qu’ils n’en fussent que les tesmoings ; Empereurs & Roys.
Conseillers & Ministres, tous ont desrobé la gloire de
Dieu.
Or, Madame, puis que la Iustice n’a point en ce
monde de plus rude supplice que la guerre, & qu’elle s’appelle
le fleau de Dieu, vray semblablement ce fleau est
entre ses mains & non pas entre les nostres, nous ne pouuons
pas estre battus à nostre discretion, estre affligez autant
qu’il nous plaist, auoir la disposition de nos mal-heurs,
on n’a point encor ouy parler qu’vn criminel fust
arbitre de sa propre peine, que les miseres fussent en la