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Mazarinade n° A_4_17

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Balzac, Jean-Louis Guez de [?] [1649], LA HARANGVE CELEBRE FAITE A LA REYNE SVR SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1544. Cote locale : A_4_17.


sentimens des Princes superbes. Elle a en horreur la
memoire de ces seruiteurs qui ont excité la ialousie
de leurs Maistres, ayans voulu vsurper sa gloire. Elle
se prosterne aux pieds des Autels sur lesquels ils ont
monté : & nous ne craignons point de l’offenser quãd
nous luy disons qu’elle n’est pas assez puissante pour
donner la paix à la Chrestienté, mais est assez bonne
pour l’obtenir du Dieu des Chrestiens. Que ce ne sera
pas de son Trône & en commandant qu’elle fera
pleuuoir cette benediction sur la terre, mais que ce
sera dans son Oratoire & en priant qu’elle l’attirera
d’vne region plus éleuée.
 
Cependant, Madame, le monde inferieur se promet
tout le reste de vostre sage conduite, & la regarde
comme celle qui a esté choisie pour contribuer
à l’œuure du Ciel. Il croit estre asseuré de tout le
bien qui est en vostre puissance, & qui se peut faire
humainement par la voye naturelle de la vertu, ou la
reformation des desordres est vne affaire impossible,
ou vous l’acheuerez.
Ce qui a peut-estre donné dans vn temps si pauure
& si sterile que cettuy-cy, la France l’a desia receu.
Elle a esté plainte, elle sera vne autrefois soulagée.
Pour le moins, Madame, de vostre grace elle a
des pensees moins tristes & moins funestes qu’elle
n’auoit. Elle est capable de consolation. Elle espere,
elle attend, elle iouyt en esprit du bien-heureux aduenir,
dont la promesse luy fut faite, & l’image luy fut
montrée lors que V. M. fut au Parlement.
Que ne feit point ce premier rayon de vostre Regence ?