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Mazarinade n° A_3_15

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Carigny (P. D. P. Sieur de) [1649], BALET RIDICVLE DES NIECES DE MAZARIN, OV LEVR THEATRE RENVERSÉ EN FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_572. Cote locale : A_3_15.


nous tourne le dos apres midy. Pour moy i’aprehende les
trop grandes faueurs de la fortune, & ie me figure que nous
serons contraintes vn de ces iours de retourner au lieu d’ou
nous sommes venuës. Il y a ie ne scay quoy dans mon esprit
qui m’en donne à tout moment quelque crainte, & cette
peur est confirmée par des songes lugubres. Le mesme arriue
presque toutes les nuicts à mes deux autres sœurs, &
quoy que l’on m’aye deja aduertie du Balet que vous voulez
que nous dancions, ie ne sçay quel en sera le Theatre, puis
qu’il ny a point de lieu en terre de longue consistence pour
nous. Ie pense que le plus beau des branles que nous serons
contraintes de dancer sera vn branle de sortie.
 

EMILIA.
Ces presages m’estonnent, & ie suis toute surprise de ces
apprehensions qu’vne trop grande sagesse vous donne. Il
ne faut pas par la crainte preuenir vn mal qui possible n’arriuera
pas,

FALCONIA.
Quoy que vous en puissiez dire, ie n’ay garde de dancer,
ie le ferois de trop mauuaise grace.

EMILIA.
Quoy ; ne sçauez vous pas que Monsieur vostre oncle,
tres illustre, à qui il ne manque plus que la Thyare sur la
teste, a ordonné de tout, pour vous faire dancer à la veuë de
tout le beau mõde, dont la Cour est composee, vous sçauez
combien il est magnifique, quand, il ne luy en couste rien,
& qu’il ne faut pas que vous resistiez à ses volontez, qui
sont aussi souueraines que les diadesmes.