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Mazarinade n° B_3_24

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Cinq Cieux (Souil de) [Quincé, Ludovix de] [1652], DISCOVRS D’ESTAT, SVR L’ABSENCE ET LA CAPTIVITÉ DV ROY. Dans lequel est monstré, Que ceux qui le tiennent esloigné de sa bonne Ville de Paris, sont aussi criminels, que mauuais Politiques. Par Souil de Cinq Cieux. , français, latinRéférence RIM : M0_1109. Cote locale : B_3_24.


auoient le Parlement, & des Ministres fidéles qui
trauailloient vtilement pour luy & pour l’Estat, faisans valoir
& reconnoistre la Royauté, pendant que le Roy estoit
absent & desiré de ses Subjets : Ce qui ne se peut pas dire de
nostre Souuerain, qui n’agit ny par luy-mesme, ny par les
Officiers qui sont auprés de sa Majesté, pour estre à son Geolier
le Mazarin, ny par son Parlement qu’on luy fait fuyr
& quitter contre les Loix du Royaume, & l’ordre de la
Royauté ; n’estant aujourd’huy reconnû que par ceux qui
l’obsedent & qui le tiennent en captiuité, non pas pour
amour, ny pour affection qu’ils ayent pour luy, ny pour son
Estat ; mais seulement parce qu’ils ont affaire de son Nom,
& de sa presence, pour s’emparer de son pouuoir, abuser de
son authorité, vanger leurs passions, & contenter leur auarice,
& leur ambition intolerable.
 
Ie ne veux point icy m’arrester dauantage, pour montrer
la difference qu’il y a entre le Roy & la Royauté, & prouuer
qu’estant hors de son Throsne, esloigné de son lict de
Iustice, separé des Princes de son Sang, fugitif de sa Capitale,
errant auec les Ennemis de son Estat, prisonnier
d’vn proscript Estranger, armé contre la fidelité de ses
Subiets, & chastiant ceux qui l’aiment & qui n’ont point
failly, ne peut donner des ordres, ny les faire executer,
non plus qu’estre reconnû pour vn Pere qui gouuerne luy-mesme,
pendant qu’il void estrangler ses enfans, mettre le
feu dans sa Maison, & bouleuerser vn grand Royaume
dont il n’est que l’vsufruitier & le conseruateur. L’excellent
autheur des Maximes veritables touchant le Gouuernement
de la France, & l’Escriuain curieux qui a fait les
Obseruations veritables & desinteressées, sur les Sentimens
imprimez au Louvre contre l’authorité du Parlement, ont
assez iustifié cette belle & certaine proposition, attendant
qu’ils nous donnent les Ouurages entiers & plus acheuez
qu’ils nous promettent, & nous font esperer sur cette matiere
importante & necessaire pour l’instruction & la consolation
des Bons François. C’est pourquoy cela posé &
confessé, il importe de representer aux esprits sans passion