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Mazarinade n° B_10_33

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D. L. N. P. [signé] [[s. d.]], DEVXIESME LETTRE D’VN ECCLESIASTIQVE A VN EVESQVE. Contenant la Confession de Foy du Pere Des-Mares, auec la response du Pere Dom Pierre de S. Ioseph, Fueillant. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_10_33.

d’vne grace differente de celle qui fut donnée à
Adam en l’estat d’innocence, par laquelle Dieu auoit
laissé en sa liberté de perseuerer, ou de ne pas perseuerer.
D’où ils concluent qu’à present il n’y a point
d’autre grace suffisante, que celle qui nous fait agir
inuinciblement & necessairement. Mais en premier
lieu, nous pretendons que cette consequence est
tres-fausse, & entierement opposée au veritable
sentiment de S. Augustin, comme le Pere de
S. Ioseph l’a montré efficacement en plusieurs de ses
Ouurages. Secondement, quand S. Augustin auroit
eu dessein d’establir en ce lieu-là vne grace efficace,
qui ne soit pas seulement necessaire à chaque
action, mais aussi qui nous necessite à la faire, nous
demanderons tousiours à ces Messieurs, s’il n’est
pas vray qu’il est au pouuoir de celuy qui ne garde
pas la loy de Dieu, de la garder, & de faire son salut ;
& par consequent qu’il peut obtenir de la Diuine
bonté cette grace pretenduë necessaire, & necessitante
qu’il n’a pas. Et par cette repartie on leur
rend inutile tout ce grand passage de S. Augustin,
qui leur sert d’espée & de bouclier, & tous les autres
qu’ils sçauroient alleguer de ce Pere : n’estant pas
question maintenant de resoudre, si la mesme grace
qui estoit suffisante en Adam, seroit maintenant
suffisante en nous ; mais si celle qui effectiuement
est à present suffisante & necessaire, est offerte
de la part de Dieu, à celuy qui ne fait pas le bien
qui luy est commandé. Aussi quand le Pere Des-Mares
se vit attaqué par cét endroit, dans la Conference,