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Mazarinade n° A_4_24

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Drazor [1649], HARANGVE A MESSIEVRS LES ESCHEVINS ET BOVRGEOIS DE PARIS. Touchant tout ce qui s'est passe depuis les Baricades, jusques à present, Par le sieur DRAZOR Champenois. , françaisRéférence RIM : M0_1540. Cote locale : A_4_24.


voit absorbé dans vn precipice, & n’a aucun espoir de s’en pouuoir
rerirer, mais ce qui genne dauantage son ame, c’est de voir que sa
meschante cause ne peut trouuer d’aide, & que ses entreprises ne
se borneront que par la honte, aussi ceux qui sont morts pour
cette aussi iniuste qu’inique querelle, n’ont regretté si non de
n’estre pas morts dans vne bonne occasion, mais de mourir
bataillans contre leur propre patrie contre la justice &
contre leur conscience ; Et que d’autant plus que leur genereux
exploits ce sont rendus recommandables dans d’autres occasions,
cette derniere qui coronne les autres ; les rend autant suspects,
que leur memoire auroit esté eternelle dans le cœur des
hommes : ce sont les dernieres paroles de Monsieur de Chastilon,
qui dit à Monsieur le Prince qu’il mouroit par vne iuste punition
de Dieu pour s’estre amusé à croire trop legerement & à celaisser
suader contre sa conscience, & qu’il auoit vn tres sensible regret
qu’estant le dernier de sa race il mouroit dans la censure des peuples
& partant dans l’infamie.
 
Plusieurs grands Seigneurs ont trouué dans ce funeste lict la fin
de leur course belliqueuse, & par vne mort precipitté, ce sont
rendus tributaires à la mort auec des ressentimens dignes de
compassion. Neantmoins ce tygre de Mazarin, cela ne fait aucune
impression sur son esprit, il est fait au sang & au carnage, & la
mort quoy que terrible est tellement apriuoisée aupres de luy, qu’il
l’enuisage plustost auec serenité & douceur, qu’il ne feroit vn bien
faicteur, tant il est vray que son ame est critique, amantine & inflexibles.
Si Iupiter à iamais eu des foudres & fait gronder les Tonneres,
ie puis dire que l’engeance Mazarine n’a eu que de
sons effroyable non des Tambours, mais des Canons, ce
vertu desquels, il a fait trembler les Prouinces entieres & supprimé
toutes les nations, mais maintenant n’a plus que des soupirs,
des plaintes & des larmes, voyant sa fortune bornée & ces
desirs ancantis. Les Parisiens luy font la nique, & ne luy promettent
que funestes hazards, & ne quitteront iamais les armes que
son bonnet ne soit renuersé, aussi bien que le mouuement de la
roüe de fortune, toute la France ce rend denonciatrice contre luy,
ne luy promet aucune retraicte, n’y de lui donner aucun quartier,
il ne pourra trouuer d’Oruietan, ny d’Autidote, triacle ou Matridar,
pour guerir son mal, qui est inueteré, pour moy ie desespere