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Mazarinade n° B_20_15

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Anonyme [1649], CONSOLATION AV PEVPLE DE PARIS, TOVCHANT LES AFFAIRES DE CE TEMPS, , françaisRéférence RIM : M0_770. Cote locale : B_20_15.


semblast estre destinée pour estre la proye d’vn Monstre
Marin, fut secouruë par la diligence de Persée ? Ne vois-tu
pas que c’est vne verité dont tu vas faire l’espreuue, &
que ce que la fable a fait passer pour vn ieu d’esprit sera
en toy vne histoire fameuse ? Ne vois tu pas cet Auguste
Parlement dont tous ceux qui le composent peuuent
plus raisonablemẽt que ceux du Senat Romain passer pour
des Dieux en terre, n’auoir point d’autre pensee, que celle
de te proteger ; Ie pourrois faire icy les eloges des Princes,
& des grands Chefs d’Armée, que l’on peut comparer
aux Cesars des anciens, si cette matiere pompeuse
& fleurie pouuoit conuenir au suiet que ie traitte.
Les panegiriques sont de mauuaise grace auec le dueil
& la misere. Le nombre de leurs triomphes m’étonne,
& l’éclat de leur gloire m’éblouit ; & puis tu sçais bien
que le bruit des tambours a presque fait taire toutes
nos Lyres, les figures de la Rettorique, & toutes les
graces de la Pœsie, seroient peu considerées, parmy les
tumultes de la guerre & des seditions. Remarque donc,
ô ma chere patrie, que tout ce que tu souffres est vn
des effets de ce Roy des Roys, qui se iouë des Couronnes
& des sceptres, & deuant qui les plus grands Monarques
ne sont que des grains d’arene, ou des atomes.
 
De sorte qu’il t’est bien seant, & fort vtile de te soumettre
à ses volontez sans murmurer. Ie sçay que tu ne t’es
iamais departie de l’obeïssance qui est deuë à ton Prince
legitime, c’est par elle que les trônes sont affermis, &
c’est ce qui a fait dire à vn Ancien, Nisi fide stat Respublica,
opibus non stabit, on peut dire que c’est elle qui rend les
Empires immortels, & qui leur donne vne consistance
de longue duree.