[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_9_2

Image de la page

Fortin, Pierre (sieur de La Hoguette) [1650], CATECHISME ROYAL. , françaisRéférence RIM : M0_653. Cote locale : A_9_2.


CATECHISME
ROYAL.

LE ROY.
MON Gouuerneur, dites-moy, ie vous prie, Pourquoy est-ce
que tous ceux qui sont aupres de moy m’obeïssent ? Que les
Princes, les Ministres de mon Estat, les Officiers de ma Couronne ;
les grands, les petits, & indifferemment toutes sortes de personnes
ne s’approchent iamais de moy, que pour me complaire & faire ma
volunté, & qu’il n’y ait que vous seul qui me contraigniez de faire
la vostre ? Ne me deuez-vous pas autant de respect comme eux ?

LE GOVVERNEVR
SIRE, Auant que de répondre à Vostre Majesté, ie la supplie
tres-humblement de me permettre de luy demander, si quand elle
commença de marcher, elle n’eust point eu aupres d’elle quelque
personne fidele, pour la soûtenir & pour la conduire, elle n’eust pas
bronché souuent, & tombé, peut-estre, dans quelque lieu dãgereux ?
LE ROY. Il est vray que si quelquesfois mes femmes ne m’eussent
soûtenu malgré moy, & osté la liberté d’aller où ie voulois, ieusse
souuent couru fortune de me blesser.
LE GOV. Vous voyez donc, SIRE, que la resistance qu’on vous a
faite en vous empêchant d’aller où vous vouliez vous a garanty de
plusieurs cheutes, & qu’elle estoit plûtost vne conduite de vos pas,
qu’vne contrainte de vôtre volunté.
L. R. Ce que vous dites est vray ; mais que voulez-vous inferer
de cela ?
L. G. Ie veux dire, SIRE, que Vostre Majesté estant composée
de corps & d’ame, & qu’ayant eu l’honneur d’estre approché d’elle,
pour la conduite des premieres alleures de vostre ame, comme vos
femmes l’ont esté pour celles de vostre corps, i’espere qu’en vous
representant quelquefois de faire plustost ma volunté que la vostre,