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Mazarinade n° B_16_66

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [1652], LA VERITABLE HARANGVE FAITE AV ROY, PAR MONSEIGNEVR LE CARDINAL DE RETZ, POVR LVY DEMANDER la Paix, & son retour à Paris, au nom du Clergé, & accompagné de tous ses Deputez. Prononcé à Compiegne le 12. Septembre 1652. , françaisRéférence RIM : M0_3937. Cote locale : B_16_66.


cœurs de tous vos peuples partagez par tant de factions differentes,
& dont la diuision ne sera ramais que fatale à vostre seruice.
Ainsi vous reünirez toutes vos Compagnies Souueraines
dans ce mesme lieu, où elles ont soustenu auec tant de vigueur,
& auec tant de gloire les droicts de vos Ancestres. Ainsi vous
reünirés la maison Royale. Ainsi vous aurez dans vos Conseils &
à la teste de vos armées, Monsieur le Duc d’Orleans dont l’experience,
la moderation & les intentions absolument desinteressées,
peuuent estre si vtiles & sont si necessaires pour la conduite
de vostre Estat. Ainsi vous y aurez Monsieur le Prince si
capable de vous seconder dans vos conquestes.
 
Et quand nous pensons, SIRE, qu’vn seul moment peut
produire tous ces aduantages, & quand nous pensons en mesme
temps que ce moment n’est pas encore arriué, nous sentons dans
nos ames des mouuemens meslez de douleur & de ioye, d’esperance,
& de crainte. Quelle apparence que la fin de nos
maux ne soit pas proche, puis qu’ils ne tiennent plus qu’à quelques
formalitez legeres, & qu’vn instant peut assoupir, quelle
apparence qu’elles ne fussent pas desia terminées, si la Iustice de
Dieu ne vouloit peut estre chastier nos pechez & nos crimes
par des maux que nous endurons contre toutes les regles de la
Politique, mesme la plus humaine. Il est, SIRE, de vostre deuoir
de preuenir par des actions de pieté & de Iustice les chastimens
du Ciel qui menacent vn Royaume dont vous estes le
pere. Il est, SIRE, de vostre deuoir d’arrester par vne bonne
& prompte paix le cours de ces prophanations abominables
qui deshonnorent la terre, & qui attirent les foudres du Ciel,
vous le deuez comme Chrestien, vous le deuez, & vous le pouuez
comme Roy.
Vn grand Archeuesque de Milan porta autrefois cette parole
au plus grand des Empereurs Chrestien dans vne occasion
moins importante, que celle dont il s’agit presentement, & qui
regardoit moins les interests de Dieu, l’Eglise de Paris vous
la porte auiourd’huy, SIRE, auec plus de sujet, & Dieu veuille
que ce soit auec autant de succez. Dieu veuille inspirer à Vostre
Maiesté la resolution & l’applicatiõ de ce remede si prompt
& si salutaire qui consiste dans son retour à Paris que nous vous
demandons, SIRE, auec tous les respects que vous doiuent des