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Mazarinade n° C_1_38

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Anonyme [1649], COPIE DV BILLET IMPRIMÉ A S. GERMAIN EN LAYE, QVI A ESTÉ SEMÉ DANS PARIS PAR LE CHEVALIER DE LA VALETTE. TENDANT A FAIRE SOVSLEVER les Parisiens contre le Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_795. Cote locale : C_1_38.


pour soustenir sa dignité. Cependant ie remarque
que ceux qui sont si emportez contre luy, & qui trauaillent
tant à animer les peuples, n’en ont autre sujet que
la fermeté qu’il a euë à ne pas conseiller au Roy qu’il se
laissast dépoüiller de son authorité & de ses places. Ie
considere aussi qu’il n’a iamais fait mal à personne qu’aux
Ennemis de la France ; & sans cette douceur qui luy est
naturelle, tu ne verrois pas auiourd’huy ny le Duc de
Beaufort, ny le Mareschal de la Motte à la teste de tes
troupes rebelles, Enfin, Peuple abusé, desille tes yeux,
ceux qui ont le principal interest au bien de l’Estat te
monstrent assez ce que tu dois faire ; tu ne sçaurois faillir
de marcher dans le chemin où tu vois le Duc d’Orleans
si auant engagé, si constant & si zelé, où tu vois le Prince
de Condé le seconder de tout son pouuoir. Il faut bien
que les conseils du Cardinal soient bons, puisque ces
deux personnes-là les approuuent. Crois-tu quand le
Cardinal seroit éloigné, que le Duc d’Orleans & le Prince
de Condé, qui ont exposé si gayement leur vie pour
releuer l’authorité Royale & la gloire de nos armes, voulussent
iamais donner les mains à la ruine de l’Estat, & receuoir
la loy de quatre hommes du Parlement, qui pour
se rendre les Maistres, pretendent de renuerser tous les
fondemens de la Monarchie ? Considere combien l’estat
où tu te trouues, est different de cette opulence qui t’a
renduë la Ville du monde la plus heureuse. Pren garde
à ce qu’est deuenu ton commerce, que tu es à la veille de
crier à la faim ; qu’il n’y aura plus de rentes payées ; que tu
vas tomber en vne entiere desolation ; que ta grandeur
est ta foiblesse ; que tu es desja exposée à la mercy & au
pillage de la canaille & des vagabonds ; qu’on te saignera