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Mazarinade n° B_15_32

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Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


nous esgorgeans les vns les autres, à cause qu’il le faudra faire
tres-assurément, quand Paris sera sans Iuges, & que tant
d’esprits differens qui le composent seront sans Magistrats ;
qui est vne tyrannie, & vne cruauté inoüye dans toute l’Antiquité,
& que les Rois les plus inhumains & les plus barbares
n’ont iamais pratiquée, puis qu’il est si constant, que ; Ipsi
Tyranni Iustitiam non propter seipsam, sed propter seipsos colere coacti
sunt, comme remarque nostre incomparable Bodin, au chapitre
6. de sa Methode de lire l’Histoire.
 
La Iustice est libre & non captiue, c’est elle qui regle
tout, & qui ne reçoit la Loy de personne, Per me Reges regnani ;
Les bons Rois laissent aux Iuges l’entiere execution
de leurs Ordonnances, & veulent que leurs Arrests ne soient
en rien gehennez, autrement ils ne seroient plus Decisions
ny Iugemens. Philippe de Valois en l’an 1344. & François I.
en 1535. ordonnerent que ceux qui tiendroient leur Parlement
ne souffrissent point qu’on les vituperast par paroles
outrageuses, parce, disoient-ils, Qu’ils representent nostre personne
en tenant nostre Parlement ; Estant certain qu’ils participent
en toute façon à la Souueraineté, puis qu’ils sont partie
du Souuerain, & qu’ils ne sont pas moins grands que celuy
dont ils sont l’organe, & l’image vnique & veritable.
Louis XI. confirme cette verité non contestée, quand il dit
dans son Ordonnance de 1467. Qu’ils sont parties essentielles
de la chose publique, & membres du Corps dont il est le Chef, suiuant
la Loy celebre de cet Empereur Romain, qui declare que ;
Pars Corporis nostri sunt, qu’ils font les plus belles parties de
son Corps.
Et apres cela les traitter de rebelles, de factieux, & les
vouloir contraindre de quitter le Throsne de nos Rois, &
le Temple de la Iustice pour suiure douze traistres, douze
perfides, douze sacrileges, douze aboyeurs de Benefices, ou
d’autres corruptions de la Cour, c’est vouloir prostituer l’authorité
du Roy, affoiblir sa Iustice, briser son Throsne, le
rendre contemptible, des-honorer sa Majesté, & en vn mot
renuerser l’Estat, & tous ses fondemens, puisque comme dit