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Mazarinade n° C_7_40

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Nervèze, Suzanne de [1649], DISCOVRS HEROIQVE PRESENTÉ A LA REYNE REGENTE Pour la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_1124. Cote locale : C_7_40.


les couronnes qu’il nous promet sont seulement pour
les debonnaires, qui passent par obeissance chrestienne au
dessus de l’iniure sans resentiment, prient pour ceux qui
les persecutent, & ne veulent point d’autre vangeance que
l’honneur destre tousiours exposez au tourment continuel
qui produit vn merite infini : La vertu ne consiste pas a vn
acte simplement, il faut vne habitude glorieuse pour pretendre
à l’aduantage d’vn tiltre superlatif, Madame, c’est
par ce digne assemblage des parfaits escarboucles d’vne vie
remplie de candeur & de probité, que les tissu des diuines
vertus dont vostre Maiesté est toute brillante ont fait voir à
vos peuples, que la douceur de cette Paix si necessaire à l’Estat
& à nostre salut, est vn effet de vostre pieté & vne preuue
tres concluante de vos bontez & des soins que vous auez
d’vne Regence qui uous est si chere, plaise à celuy qui a soin
de vostre diadesme & de nostre repos d’accepter toutes les
larmes des veufues & des orphelins, le sang respandu des suiets
du Roy, dans vn pitoyable malheur en expiation des
fautes d’vne imprudence tres punie, & que iamais plus il
ne paroisse, ny colere ny esmotion royale, ny publique en
France, Madame, vos Maiestez oublieront ie m’asseure le
pouuoir comptable que vous auez d’exterminer & de destruire,
& n’agires qu’au restablissement des oppressez,
comme des progeniteurs qui ont pardonné leurs enfans, &
i’ose bien asseurer qu’il s’en trouue peu des coupables d’vne
disgrace si sensible, mais il n’apartient qu’a celuy qui fait luire
son soleil sur les bons, & les mauuais de faire vn dicernement
de cette condition, auec le temps, sa Iustice separera le
bon grain de liuoyre, & ostera de la confusion & des tenebres
les pensees fermes & heroїques dans cette infaillible attente,
vos Maiestez peuuent dire aux Parisiens ce que nostre
Seigneur dit à la Magdelaine beaucoup de pechez luy sont
par donnez, par ce qu’elle a beaucoup aimé. Il faut aduoüer
cette verité, & que le François est tres loüable dans cette
extreme passion qu’il à pour son Prince, toutes les deuises
de leurs enseignes de guerre estoient les tesmoins de leur zele,
il ne respiroit que le repos & ne combattoit que pour le