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Mazarinade n° D_1_22

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Phelypeaux [signé] [1650], DECLARATION DE LA VOLONTÉ DV ROY, estant en son Conseil, sur la rebellion de Bordeaux. Publiée le premier Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_875. Cote locale : D_1_22.


l’aproche de celles du Roy à dix lieuës de ladite ville : L’on a veu en
suite dans vn combat qui fut fait aux environs, entre les forces de
Sa Majesté & celles du Duc de Boüillon, la pluspart des habitans sortir
en armes pour se joindre aux rebelles & favoriser leur retraite :
L’on a veu ordonner des impositions, saisir les deniers de Sa Majesté,
bannir & proscrite ses fidelles suiets & serviteurs, piller leurs maisons,
sans espargner mesmes celles des Officiers du Parlement, opprimer
la liberté des gens de bien qui restent encor dans la dite ville,
occuper plusieurs chasteaux dans le voisinage pour faire des courses
par tout le païs, fortifier divers postes sur la riviere & ailleurs pour se
rendre Maistres du commerce, tenir en bride ladite ville & y pouvoir
introduire les estrangers, donner des Commissions pour faire
des levees, équiper des vaisseaux de guerre, & armer puissamment
par mer & par terre, envoyer publiquement des Députez en Espagne :
où Sauvebœuf, Sillery, Maserolles & Debas, sont encor à
present, pour presser les ennemis d’envoyer des secours d’hommes,
de vaisseaux & d’argent en suite du nouveau Traité, signé avec pouvoir
& ordre des deux parties à S. Sebastien : & dont la ratification
ayant esté expediée de puis à Bourdeaux, a esté envoyée par De bas à
Madrid : par lequel Madame la Princesse, les sieurs de Boüillon & de
la Rochefoucaut, s’obligent d’exciter vn embrazement general dans
le Royaume, pour donner moyen aux Espagnols d’y faire des progrez
du costé de la Guyenne, cependant que la Duchesse de Longüeville
& le Mareschal de Turenne faciliteroient par leurs intelligences
ceux de l’Archiduc dans la Picardie & la Champagne. Si tant
d’horribles entreprises n’ont esté des effets bien contraires aux promesses
que ladite Princesse de Condé avoit faites lors qu’elle fut receuë
dans ladite ville, ce sont au moins des effets bien veritables de
l’intentiõ qu’elle y avoit apportée, & des desseins de ceux qui l’y auoiẽt
fait venir, qui devoyent obliger les Officiers dudit Parlement (s’ils
eussent procedé sincerement) de changer la protections qu’ils luy
avoient accordée sur la promesse qu’elle avoit faite de demeurer dans
son devoir, en vne résolution genereuse de la faire sortir avec
tous ses adhérans de ladite ville, puis que l’on s’y servoit de son
nom & de celui de son fils, pour la remplir de gens de guerre &
de desordre. Sa Majesté ayant reconnu que la continuation de
tous ces attentats pourroit deuenir plus dangereuse, & se rendre
fatale à son Estat ; si l’on vouloit plus long-temps differer d’y