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Mazarinade n° D_1_22

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Phelypeaux [signé] [1650], DECLARATION DE LA VOLONTÉ DV ROY, estant en son Conseil, sur la rebellion de Bordeaux. Publiée le premier Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_875. Cote locale : D_1_22.


horrible conjuration pût avoir d’autres suites que celles qu’on a veu
qui ont désolé la province de Guyenne au grand regret de Sa Majesté :
car les factieux, pour exécuter leurs pernicieux desseins, se
sont appliquez d’abord à préoccuper l’esprit des habitans de Bordeaux,
& à les remplir de mille fausses impressions, pour en disposer
plus facilement selon leur volonté : Leur premier artifice a esté de les
faite retomber dans le crime : puis de leur faire craindre le chastiment,
pour les entretenir dans la rebellion, apres les avoir embarquez
du commancement à choquer les volontez de Sa Majesté, & à
former des prétentions injustes : Ils les ont enfin portez dans la desobeïssance
ouverte : On a veu de leur part des Envoyez en divers
lieux du Royaume, pour débaucher les fidelles sujets de Sa Majesté,
& pour exciter des soulevemens dans ses Provinces ou dans ses principales
villes : On a veu en suite de toutes ces pratiques la Princesse
de Condé quitter sans aucun sujet vn séjour agréable qui luy avoit
esté accordé par Sa Majesté, où elle pouvoit vivre avec son fils en
repos & en toute seurté, pour se rendre dans ladite ville, accompagnée
des Ducs de Boüillon & de la Rochefoucaut, & de bon nombre
de gens de guerre : & cela au prejudice des défenses que Sa Majesté
avoit envoyées à Bordeaux de les y recevoir, dont le Gentilhomme
qui en estoit porteur fut en tres-grand danger de perdre
la vie par la fureur du peuple qu’on avoit excité : L’on a veu à l’arrivée
de cette Princesse les Iurats de ladite ville faire quelque semblant
de vouloir demeurer dans leur devoir en lui fermant les portes,
& neantmoins par vne collusion criminelle souffrir qu’on les ait
ouvertes pour la faire entrer, sans y avoir apporté aucun empeschement :
L’on a veu en cette occasion le parti des factieux qui prévaloyent
dans le Parlement tenir vne conduite encor plus artificieuse,
puis que pour colorer la cõtrauentiõ qu’il faisoit aux ordres de Sa Majesté
en donnant entrée & audiance dans le Palais à ladite Princesse, il
creut de justifier en quelque sorte sa desobéïssance par les promesses
qu’elle fit de vouloir vivre en repos dãs ladite ville, & de n’y riẽ faire ni
entreprendre contre le service de Sa Majesté, quoy qu’elle fust entrée
avec violence, faisant rompre les portes (cõme il a esté dit) qu’elle y eust
amené quantité de gens de guerre, sous la conduite de deux hõmes déclarez
criminels de leze Majesté en tous les Parlemens de Frãce, & que
l’on souffrit dans la ville ou dans le voisinage, le séjour & le logement
de toutes ses troupes, en mesme temps qu’on ne vouloit pas souffrir