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Mazarinade n° A_4_10

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Servien, Abel [?] [1649], HARANGVE DE MONSIEVR SERVIENT FAICTE AVX HOLANDOIS, Sur le subiet de leur Traitté de Paix auec l’Espagnol. , françaisRéférence RIM : M0_1556. Cote locale : A_4_10.


auoir, maintenant leurs Majestez m’ont fait l’honneur de me
renuoyer en ce lieu pour acheuer ce qui ne fust alors que
commencé, & pour resoudre par vos prudents aduis les
moyens de mettre vne derniere fin à ce grand ouurage, en
bien affermissant le repos que toute la Chrestienté en attend.
 
L’on iugea prudemment en ce temps-là, que pour mesnager
auantageusement dans le Traitté de Paix les interests
de la France & de vostre Estat, il n’y auoit rien de si vtile que
de conseruer vne estroitte vnion entre les Ministres du Roy,
& les vostres, que de s’entr’ayder par offices mutuels & sinceres
à obtenir ce qu’vn chacun doit iustement pretendre & de
faire cognoistre aux ennemis communs, plust ost par des effets
que par des paroles, que les vaines pretentions qu’elles
ont tousiours euës de ietter de la diuision entre nous pour en
profiter à nos despens ne leur reüssiront iamais.
Mais si alors il fust trouué à propos de conuenir ensemble
des precautions dont il falloit vser pour n’estre point surpris
pendant le cours de la negociation : combien est-il plus necessaire
auiourd’huy que nous sommes â la veille de conclure
le Traité d’ouurir les yeux plus que iamais pour se guarentir
de tous les preiudices qu’on pourroit receuoir par trop de
confiance ou de facilité, ayant affaire auec vne Nation qui est
en possession de n’obseruer les traittez qu’elle fait, qu’autant
qu’ils sont aduantageux pour ses desseins, & qui a tesmoigné
iusques icy par toutes ses actions plus d’enuie de sortir de la
guerre presente pour en recommencer vne autre dans quelque
temps qui leur soit plus heureuse, que de faire vne paix
durable & sincere.
Certes, Messieurs, c’est vne fatalité glorieuse pour vostre
pays, qu’apres auoir esté si long-temps le theatre de la guerre,
& l’escole où toutes les autres Nations en sont venu apprendre
le mestier, il soit deuenu le lieu où se tiennẽt les plus principaux
conseils de paix, & que le mesme lieu & climat qui a
esté la source de toutes les hostilitez qu’on exerce à present
contre l’Espagne, produise aussi les remedes dont on se doit
seruir pour les faire cesser, comme si la constance incomparable