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Mazarinade n° D_1_17

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Silhon [?] [1650], AVIS AVX FLAMENS. Sur le Traité que les Espagnols ont fait auec la Duchesse de Longueuille, & le Mareschal de Turenne. , françaisRéférence RIM : M0_485. Cote locale : D_1_17.


esperances de prosperité qu’il a fait luire en Espagne a esté
comme vn coup de vent qui a rejetté au large le vaisseau qui
sembloit deuoir prendre terre.
 
De cette conduite qu’on voit estre constante & inuariable
dans l’ame des Espagnols, on peut tirer cette consequence
infaillible (& ie diray cecy par occasion) que puis qu’ils se
sont tousiours portez aux resolutions de la guerre, sur des
esperances si peu fondées que celles qu’ils establissoient sur la
discorde des François, qui se broüillent & se racommodent si
facilement ; il y a lieu de s’imaginer qu ils n’ont point eü la
moindre disposition pour la Paix, pendant que la guerre de
l’Empire a esté en chaleur, & qu’ils ont veu que le gain d’vne
Bataille par l’Empereur sur les Suedois ; l’eust rendu Maistre
de toute l’Allemagne, & luy eust donné moyen de les aller retirer
par tout ailleurs, de leurs pertes & de leurs disgraces.
Ils se souuenoient de la reuolution que le gain de celle de
Nortlinghen, apporta à tout le Party Confederé, qui auoit
auant cela vn si grand ascendant sur l’Imperial, & il leur estoit
euident, que la France n’estoit point en estat comme elle auoit
esté, de releuer vne seconde fois ce Party, s’il eust esté vne seconde
fois abbatu.
Aussi que n’ont-ils pas fait pour destourner la Paix de l’Empire,
qui sappoit le plus certain fondement qu’ils eussent de la
ressource de leurs affaires ? Que ne firent-ils point pour estouffer
en sa conception la Treue d’Vlme, qui en deuoit estre le
prelude ? Et n’ayans pû empescher qu’elle ne se conclud auec
les Bauarrois ; Ne firent-ils point en sorte qu’elle ne se conclud
pas auec l’Empereur, & que le Theatre de la guerre demeurast
au moins ouuert de ce costé-là, puis qu’il se fermoit
pour quelque temps du costé du Duc de Bauiere, & de quelques
autres Princes ses Alliez.
Que n’ont-ils pas fait depuis la conclusion de cette Treue,
pour reculer la Paix de l’Empire, à laquelle elle acheminoit,
& combien de machines occultes & manifestes n’ont-ils point
fait joüer, pour en empescher l’accomplissement, & pour perpetuer
la guerre de l’Allemagne ? Et cette mesme Paix, n’est-elle
pas encore aujoud’huy malade, & ne traine-t’elle pas vne
vie languissante & mal-asseurée, par leurs artifices & par leurs