[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_1_26

Image de la page

Anonyme [1652], HARANGVE DV ROY, FAITE A TOVS SES PEVPLES SVR SON RETOVR EN SA BONNE VILLE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1561. Cote locale : B_1_26.


que mes sujets, & que ie ne suis ny fascheux, ny cruel, si
ie ne suis forcé de l’estre par l’énormité de vos crimes : &
pour cela taschez d’auoir autant de confiance en vostre vertu,
qu’en ma clemence.
 
Enfin, si vous ne prestez plus l’oreille aux Factieux, &
si vous n’escoutez plus les Ennemis mortels de mon authorité
Souueraine, vous estes asseurez d’auoir vne paix inuiolable,
de voir le Commerce parfaitement bien restably, &
de viure tant que ie viuray, dans vne felicité publique.
Où du moins s’il arriue qu’ils se remettent en estat de
troubler mes affaires, & que vous soyez en heumeur de
vouloir faire la guerre pour auoir la paix, jettez vous du
costé ou vous estes obligez en conscience & selon Dieu de
vous jetter, puis que c’est le party non seulement le plus
juste, mais le seul juste : & pour le maintient duquel vous
estes necessairement contraints, au Nom de celuy qui
vous a creez, de consacrer tout ce que vous auez de bien
& de vie, quelque precieuse qu’elle puisse estre ; afin de
triompher hautement & genereusement de ceux qui ne
sçauroient estre mes Ennemis sans estre les vostres. Car le
moyen d’en vouloir au Chef, sans en vouloir au reste des
autres parties, & sans lequel elles ne pourroient pas subsister
en façon quelconque.
Et puis que pourriez-vous esperer qu’vn deluge de malheurs
eternels, si mes Ennemis auoient le moindre aduantage
du monde sur moy, & qu’vne puissance establie de
Dieu, fut à la mercy de ses aduersaires, veu que le Prince
& le peuple ne doiuent estre qu’vne mesme chose.
Ie sçay bien que ceux qui n’ont l’esprit porté qu’au sang
& qu’au carnage, sont odieux à toute la nature creée, &
qu’il s’est veu autrefois grande quantité de Princes qui
ont esté seuerement punis, pour auoir exercé des cruautez
bien estranges : que la vertu Royale, en faueur de laquelle
ie dois estre ingenieux à trouuer des causes de pardonner
ceux qui m’ont offensé, me doit estre en plus grande
veneration que le chastiment que i’en deurois faire : que
si le coulpable n’est pas digne de viure, qu’il y a de la gloire
& de la generosité à luy pardonner : qu’il me sieroit mal