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Mazarinade n° B_6_10

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Anonyme [1652], LA VERITABLE RESPONCE AV PRETENDV MANIFESTE DE MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_3953. Cote locale : B_6_10.



5. Il dit qu’il a prodigué lors sa vie pour espargner la
nostre. Vrayment c’estoit bien la prodiguer, puisque
personne ne l’en prioit, & que personne n’en auoit
affaire, & c’estoit bien la prodiguer que de l’employer
pour vn si mauuais dessein, & de continuer icy des reuoltes
qu’il auoit commencées en Berry, en Poitou &
en Guyenne.
Et cette prodigalité estoit necessaire, non pas pour
Paris qui ne la souhaittoit pas : mais pour tirer des abois
quelques malheureuses Trouppes encore necessaires
pour soustenir ses premiers sousleuemens : mais si elles
eussent esté taillées en pieces, comme il le falloit, elle
n’eussent point ruiné nos villages, ny commis tant de
desordres ; ainsi il croit auoir fait quelque chose pour
Paris ce iour –là, il se trompe bien fort, puisque Paris le
des-aduouë, & voudroit qu’il n’eust iamais paru dans
cette rencontre, que mal à propos il appelle vne victoire
inoüie, pour dire vne entreprise inoüie, d’engager
vne ville dans les desseins qu’elle n’auoit jamais pris,
& qu’elle ne souffrira jamais contre son Roy.
Là & fort souuent ailleurs, il accuse la Cour de
dissimulation & deguisement, & de ne vouloir la Paix
qu’en apparence, parce que la Cour ne luy a pas voulu
accorder toutes ses demandes, lesquelles ie ne rebat
point icy, parce qu’elles ont esté iugées insolentes, comme
de faire Mareschal vn soldat de fortune deserteur
d’armée & traistre à son Roy, & vn autre Duc
pour estre partisan de sa passion & de sa reuolte : aussi
bien que de s’opiniastrer à demander vne Amnistie
generale, verifiée au Parlement de Paris,
qui n’est plus en estat de receuoir ny de verifier
les ordres du Roy, qui autrement se contrediroit
à soy-mesme ; c’est à dire, demander des choses qu’on
ne doit pas accorder, afin d’auoir suiet de continuër
ses entreprises, & cela s’appelle ne vouloir pas la Paix.
Ainsi en toutes sortes de rencontres il tasche de faire
croire que c’est le Roy qui ne veut point de Paix, & cela
est tres-vray, qu’il n’ent veut & n’ent peut receuoir,