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Mazarinade n° B_17_19

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Anonyme [1652 [?]], LA VERITÉ CONTINVANT DE PRONONCER SES ORACLES SANS FLATTERIE, I. Sur Mademoiselle. II. Sur le premier President. III. Sur le Marquis de Chasteau-neuf. IIII. Sur la Duchesse de Chevreuse. V. Sur le Comte de Harcourt. VI. Sur le Mareschal de Turenne. VII. Sur le Comte de Seruient. VIII. Sur le Conseil d’Espagne. IX. Sur le Conseil du Roy. X. Et sur Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_19.

conserué : on luy a redonné-le voila pour vne seconde
fois Garde Sceaux.
 
Cette Politique est-elle d’vn homme d’Estat ? Le
Premier President est à qui plus luy donne : Il attaque
qui luy donne le moins : il regle l’estime de celuy
qu’il fauorise a ce qu’il en recoit. Il se fait acheter,
pour se reuendre à celuy qui luy donnera le plus :
tellement que ceux qu’il sert ne tiennent rien, à
moins qu’ils ne le mettent en estat de ne pouuoir rien
esperer de plus grand que ce qu’ils luy donnent. Voila
la politique des Suisses.
Mais quelle est son intelligence dans les affaires
d’Estat : s’il ne les conduit pas bien ; a-t’il la science
de les conduire comme il faut, supposé qu’il le voulut ?
Voila vne grande question. Il faut neantmoins
y satisfaire.
Si le Premier President estoit intelligent dans les
affaires d’Estat, il sçauroit ce qu’il n’a iamais appris.
Ie dis bien plus, qu’il a vieilly dans vn employ dont
l’exercice est contraire à la science d’vn homme
d’Estat.
L’Estat & le Palais sont deux grands corps : mais
ce dernier est vne partie, & l’autre est le tout : l’vn &
l’autre ne se remuë que par des ressorts ; les ressorts
du Palais ne sont autres que les bricoles d’vne chicane,
où les plus assidus sont les plus grands Maistres.
Les ressorts de l’Estat, sont des coups de prudence,
pour lesquels, outre vn long exercice, il faut vn
grand fonds de iugement. Par cette raison vn homme
consommé dans le gouuernement de l’Estat, n’est
pas moins incapable de manier les ressorts du Palais,
que celuy qui a vieilly dans la science du Palais, est
incapable de manier les ressorts de l’Estat. Les maint