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Mazarinade n° B_12_48

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Anonyme [1652], LA VERITÉ DE CE QVI S’EST passé à Paris en trois fascheuses rencontres. CONTRE LES IMPOSTVRES contenuës en la Lettre Mazarine, du Bourgeois desinteressé. AVEC LA RESPONSE A LA LETTRE escrite par le Cardinal Mazarin, sous le nom du Roy, au Parlement de Roüen. , françaisRéférence RIM : M0_3986. Cote locale : B_12_48.


qu’en le voyant commander & combatre ; nos esprits estoient dans vn
autre combat ; à sçauoir si nous deuions plus admirer sa Teste, que son
Cœur, celle-là paroissant en cent ordres, qu’il failloit donner en autant
d’endroits, & en la preuoyance de tout ce qui pouuoit arriuer,
au mesme temps qu’il prenoit part à tous les perils, se portant à
toutes les attaques plus violentes, & deffenses plus necessaires ; Dieu
l’ayant miraculeusement preserué, de tous les coups qu’on luy addressoit,
& qui porterent ou sur ses Armes, ou sur ses Cheuaux, ou
sur ses Voisins, tous tuez ou blessez.
 
Apres ces témoignages rendus deuant les Rempars de Paris ;
serons-nous capables d’vne mauuaise pensée, contre celuy qui expose
sa vie, & employe son bien pour nous garantir de la mort, &
du pillage ; & pouuons-nous croire qu’il a contribué quelque chose
à l’assassinat de trois bons Citoyens, lors qu’il a merité la Couronne
ciuile pour les auoir sauués tous.
Detestons donc cét effronté Barboüilleur de Papier du Cardinal
Mazarin ; Cét Infame qui veut triompher de la belle Reputation
de nos Princes ; tâche de nous rendre suspect nostre secours, & pour
authoriser ses vices qui nous font la Guerre, il attaque les vertus
qui nous protegent.
Confions-nous en la Bonté inestimable de Monseigneur le Duc
d’Orleans, qui a protesté qu’il voudroit auoir versé beaucoup de son
Sang Royal, pour racheter celuy de ses Seruiteurs, respandu dans
la Gréve. Ayons en exécration ce frenetique Escriuain, qui a osé
aduancer, qu’il faudroit demolir ce Palais, qui est vn beau monument
de la magnificence d’vne bonne Reyne, & qui est la retraite
de son Fils, que nous pouuons appeller, comme l’Empereur Tite,
les Delices du genre Humain. Respectons cette demeure qui enferme
auec nostre Protecteur, vne Princesse digne d’estre son Espouse :
Vn Fils qui sera bien esleué ; & des Filles qui meritent les premieres
Alliances de la Chrestienté. N’oublions pas que cette maison
est non seulement le refuge de tous les bons Bourgeois de Paris ;
mais que son ample & agreable Iardin est vn pourmenoir, qui n’est
iamais fermé à personne, pour monstrer que le Cœur du Maistre est
ouvert à tous. Secondons par nos Vœux, par nos Voix, & par nos
mains ses sainctes intentions, si nous voulons chasser l’ennemy commun,
c’est le seul moyen, pour auoir au dedans & au dehors la
Paix, qui nous vnira tous pour le seruice du Roy, & nous amenera
toute sorte de biens.