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Mazarinade n° B_12_48

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Anonyme [1652], LA VERITÉ DE CE QVI S’EST passé à Paris en trois fascheuses rencontres. CONTRE LES IMPOSTVRES contenuës en la Lettre Mazarine, du Bourgeois desinteressé. AVEC LA RESPONSE A LA LETTRE escrite par le Cardinal Mazarin, sous le nom du Roy, au Parlement de Roüen. , françaisRéférence RIM : M0_3986. Cote locale : B_12_48.


OBSERVATION SVR LA
Lettre écrite par le Cardinal Mazarin,
sous le nom du Roy, à Messieurs du
Parlement de Roüen.

IL ne se faut pas estonner, si le Cardinal Mazarin couure ses
impostures, sous la qualité d’vn Bourgeois de Paris, puis qu’il
ose emprunter le nom du Roy, pour surprendre la creance de
Messieurs du Parlement de Roüen, & en suitte celle de toute la
France, par la publication de cette Lettre, qui est de son stille rempant,
& malin.
Si on a sujet de trouuer estrange, qu’vn estranger, pour commettre
impunément toute sorte d’injustices, courbe le Sceptre Royal,
appellé dans l’Escriture Saincte, la Droicte Verge, ou la Reigle d’équité ;
ne se seruant de l’authorité Souueraine que pour la destruire,
en la faisant mespriser. Si on est espouuanté lors qu’on voit ce
mesme homme, qui se jouë de la main de Iustice, singuliere à notre
Monarque, pour releuer les Criminels & abattre les Vertueux.
Si les gens bien ont de la douleur, lors qu’ils considerent que le
C : M. n’aplique le Sceau que pour donner grace aux plus scelerats,
& pour faire du mal aux plus innocens : qu’il dissipe les Finances,
pour tâcher de corrompre les bons, & pour entretenir les meschans :
& qu’il perd toutes les forces du Royaume, pour exclure la Paix
du dehors, en entretenant la guerre au dedans.
Certes nous deuons conceuoir encore plus d’horreur, lors que
nous voyons, qu’il se sert de la plume, & signature de sa Maiesté,
pour donner vn plus libre cours aux mensonges, & pour mettre en
danger les vies precieuses des Princes du Sang Royal, ayant dessein
de les exposer à quelque attentat, ou public, ou particulier,
en representant comme effets de leur cruauté, ce qui s’est passé dans
les trois fascheuses rencontres de Paris.
Nous croyons auoir confirmé au contraire, qu’elles ont acquis de
la gloire à ceux ausquels on veut donner du blâme : & croyons l’auoir
prouué dans nos Obseruations faites sur la Lettre du Bourgeois ;
Nous les employons pour réponse à celle qui est addressée à
Messieurs du Parlement de Roüen, parmy lesquels nous sçauons,
que cét écrit n’a point produit d’autre effet, que de faire paroistre