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Mazarinade n° B_17_18

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Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.


auare, vn ingrat, & vn sot Politique : Le Coadjuteur a
toutes les mauuaises qualitez du Mazarin, mais il n’a
pas les bonnes : Il est cruel & violent, tesmoin, quand il
fut d’auis qu’il falloit sousleuer le peuple pour arracher
les Sceaux au premier President : Il est superbe & arrogant,
tesmoin, lors qu’il voulut l’an passé à la porte de la
grand’Chambre du Palais entrer du pair auec le Prince
de Condé, si ce dernier iustement jaloux de son rang ne
l’eust rudement repoussé : Il est hardy & entreprenant :
Comme il fit paroistre l’année passée dans toutes les assemblées
du Parlement, où il ne venoit iamais qu’auec
vne escorte de General d’armée ?
 
Mais pour conjecturer ce qu’il feroit, s’il estoit premier
Ministre d’Estat, il faut sçauoir, que parlant vn iour
au Comte de Legues, comme on dit, & au Marquis de
Noirmontier, il leur asseura que si le Mazarin eust esté
plus seuere ; c’est à dire, plus cruel, il ne fut iamais decheu
de son rang. Il vouloit dire par la, dit la glose, si
i’estois iamais ce que le Mazarin a esté, ie vous asseure,
Messieurs, que si ie tenois en prison quelque Duc de Beaufort
quelque Mareschal de la Mote, ou quelques Princes
du Sang qui m’eussent choqué, ie ne permetrois iamais
qu’ils en sortissent que les pieds deuant : Mon Dieu,
Mon Dieu, Mon Dieu, que le Mazarin reuienne plutost.
Cela me feroit quasi croire, ce que certains ont remarqué,
que Monsieur le Prince de Condé n’a point poursuiuy
le Mazarin si viuement qu’il eust fait, s’il n’eust redouté
ce successeur, par la faueur du Duc d’Orleans, &
par la vengeance de la Reyne : Ie ne sçay s’il l’a fait,
mais ie suis bien asseuré qu’il l’a deub faire, & que le Coadjuteur
n’a que trop témoigné, que s’il arriuoit iamais à