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Mazarinade n° C_10_53

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Anonyme [1649], LA VOIX DV PEVPLE DE PROVENCE, Contre les armes de Monsieur le Comte d’Alais, , françaisRéférence RIM : M0_4059. Cote locale : C_10_53.


& de couronnes à ceux qui auoiedt sauué leurs Concitoyens :
& icy on prepare des supplices à ceux qui ne
protegent pas leurs ennemis, ou qui reffusent de signer
des ligues contre les libertez publiques. On mettoit parmy
les Dieux ces Heros qui auoient exposé leurs vies
pour garantir celles de leurs Compatriotes : & à present
on menasse du gibet, ou on punit d’vn exil ceux qui ne
conjurent pas à la perte de leurs Concitoyens.
 
En effet, nostre persecuteur au prejudice d’vn droict si
legitime & si naturel, & à la honte du Christianisme, n’a
il pas porté ses armes contre Draguignan pour forcer sa
fidelité. N’a-il pas proscrit de Tarascon & de Tbolon les
plus importantes familles pour auoir tesmoigné leurs
iustes sentimens à l’interest public, comme si ce zele
pour la patrie estoit vn mal contagieux. N’a il pas exilé
de Brignolle auec scandale tous les Officiers de Iustice, &
fait emprisonner honteusement l’vn de ses principaux
Chefs ? N’a il pas en teste de ses trouppes menassé Tretz
de degast s’il ne luy ouuroit ses Portes, que ce genereux
village luy a si constamment fermées en veuë de toute
son armée sans s’esbranler de ses courses ny de ses menasses ?
N’a il pas tasché de surprendre par des Lettres de
cachet anterieures aux ordres subsequents qui les reuoquent,
dont Monsieur d’Estampes est le porteur, deux
cens principales villes de la Prouince qui ont paru inesbranlables
au seruice qu’elles doiuent au bien de leur
Païs ? Enfin, n’a il pas non seulement descrié dans l’vne
de nos capitales villes ceux qui vouloient deffendre ses
libertez, & les garantir de la seruitude à laquelle il la sousmet
insensiblement par des apparences trompeuses :