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Mazarinade n° A_3_9

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Anonyme [1649], LE BON MINISTRE D’ESTAT. , français, latinRéférence RIM : M0_590. Cote locale : A_3_9.


le plus ordinaire c’est la guerre, & pour entretenir
des armées imaginaires, ils font des leuées
estranges, & confondent l’employ des deniers
publics, en sorte qu’il n’y a que leurs complices
qui en ayent la cognoissance, de ces Ministres la
France n’en a que trop ressenty des effects dommageables,
& l’histoire n’en a que trop d’exemples ;
ce n’est pas d’auiourd’huy qu’elle ressent ce
malheur : mais ce qui la console, c’est quand elle
considere que la pluspart de ces sang-suës, apres
auoir attiré la hayne des peuples, à attiré sur eux
la punition du Ciel, que leur fin a esté aussi tragique,
que leur vie auoit esté criminelle, qu’ils
n’ont laissé à la posterité que des funestes exemples
pour ceux qui veulent les imiter.
 
Enguerrand de Marigny sous Louys Huttin
ne tomba-il pas dans le precipice, qu’il s’estoit
creuse luy mesme par ses volleries & ses concussions,
de combien d’imposts fut-il autheur, la
France ne s’esleua-elle pas contre luy, ne retint-il
pas quarante mille escus que le Roy Philippe
auoit enuoyé au Pape, aussi bien quinze mille
Florins enuoyés à Edmont de Gout[1 lettre ill.] ne tira il
pas des blancs signes du Chancelier qu’il employa
pour comptants & conuertit à son vtilité
priuée ? Enfin ne trahit il pas le Roy en la guerre
de Flandres ?s’estant laissé corrompre par argent ?
Voila les stratagesmes des mauuais Ministres, qui
doiuent craindre aussi vne pire fin que celle du