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Mazarinade n° A_3_9

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Anonyme [1649], LE BON MINISTRE D’ESTAT. , français, latinRéférence RIM : M0_590. Cote locale : A_3_9.


gibet, ou celuy-cy finit honteusement ses iours.
 
Et de nostre temps l’exemple du Marquis d’Ancre,
confirme encore cette verité, il est assez commun
pour ne s’y pas arrester, aussi bien que le supplice
dont il fut chastié, qui ne fust pas suffisant
d’appaiser la fureur du peuple par sa mort, il
suffit de dire que quoy qu’il semblast puissamment
ancré dans la France, il ne laissa pas de faire
vn tres malheureux naufrage.
La quatriesme condition requise pour vn bon
Ministre d’estat (c’est qu’il ne soit estranger.)
Il est certain, qu’en quelque pays que nous
soyons nous conseruons tousiours quelque inclination
pour nostre patrie, cét amour est honneste,
son fondment est iuste, son principe innocent
& ses effects si glorieux, qu’il n’y a point
d’hommes qui ne doiue chanter hautement l’amour
de sa patrie, quand il en auroit esté le plus
maltraité, les Themistocles, les Thrasibules, les
Aristotes, chez les Grecs, aussi bien que les brutes,
les Curces & les Scipions chez les Romains
sont d’illustres tesmoins de cette verité sensible.
Et cét amour passe iusques là qu’il semble effaçer
celuy des autres pays, quelques aduantages
que nous en receuions. Or cela presupposé, comment
le Ministre pourra il bien conseiller pour vn
pays, auquel il n’est pas affectionné, mais qui aura
quelques fois quelque different auec le sien, lequel
seroit il plus obligé de fauoriser, ou son pays,