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Mazarinade n° B_17_4

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Anonyme [1652], LE BOVRGEOIS SATVRNIEN, ERRANT PAR LA VILLE DE PARIS, Pour apprendre ce qui se fait & passe, tant du Parlement, de l’Hostel de Ville, que du peuple de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_603. Cote locale : B_17_4.

où il y auoit de ces animaux, ils le sceurent aussi
prononcer en peu de temps, en sorte que l’on
entendoit par tout & à tous momens dans ce
bois, Vn tel est Dieu.
 
C’est à present que ma melancholie se redouble,
& que ie suis plus Saturnien que iamais, & ie
pesterois volontiers s’il m’estoit possible, contre
les Messieurs de Paris mais à Dieu ne plaise que
ie le fasse, puis qu’en les taxant, ie me choquerois
moy mesme, c’est la raison pour laquelle
ayant part au desplaisir où ils sont, & à l’humeur
Saturnienne qui les domine principalement depuis
quatre années, ie veux les aduertir charitablement
de ne se point tourmenter si fort, & de
ne s’amuser point à pester contre Mazarin, ny en
public, ny dans leurs maisons, & de ne point accuser
ses supposts, qui sont assez coupables d’eux
mesmes. Car que sert-il de iapper comme des
chiens sans mordre ny sans toucher, & de se contenter
de battre l’air, sans se mettre en deuoir
d’en venir aux prises auec celuy qu’on s’est resolu
d’attaquer. Courage donc, bons François, voicy
le moyen de guerir vostre humeur Saturnienne,
& de vous remettre bien tost en repos. Il y a dé-ja
long-temps que ie vous entends plaindre, & que
ie me plains aussi auec vous, il est temps auiourd’huy
de nous guerir les vns & les autres. Cessez
donc de vous amuser à parler dauantage, venez