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Mazarinade n° C_2_27

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Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : C_2_27.



Puisque cette rigueur assujettit sous soy,
Ainsi qu’vn affronteur l’homme de bonne foy.
Imposant au mal-heur qui forme vne déroute,
La honte du prodigue ou de la banqueroute.
Ou force le captif qui cherit son honneur,
De quitter de son bien au tiers de sa valeur,
Afin de s’exempter d’vn outrage sensible.
Qui cause à son credit vne perte infaillible.
Alors que le mocqueur le regarde en public
De ses yeux plus cruels que ceux d’vn basilic.
Donnez donc sauf-conduit à qui vous le demande,
En declarant ses biens à peine de l’amande,
Et que l’amende soit que le bien recelé,
On confisque à celuy qui l’aura reuelé.
Le deub des creanciers déduit au prealable,
Et par le receleur à ce deffaut payable.
 
 
Ainsi vous preuiendrez par vn moyen aisé,
Qu’vn creancier loyal ne se trouue abusé.
Mais arriere Tyrans qui voulez qu’on vous cede
Les biens qu’vn prisonnier ou pretend, ou possede :
Et qui bien qu’il en offre à leur iuste valeur,
S’il ne les ce de tous est traité de voleur.
Quand mesme il n’en faudroit aux rigueurs les plus grandes
Que la vingtiesme part pour toutes vos demandes.
Vous voulez, dites vous, argent ou cession,
Ou qu’il fournisse au moins soluable caution.
Qu’il cherche des Marchands si ses biens il veut vendre,
Et qu’à vous pour Marchands il ne doit pas pretendre.
Mais comment voulez-vous qu’estant ainsi captif,
Il attire vn Marchand qui fait le fugitif ?
Et qui s’aduantageant de le voir dans l’abisme,
De la iuste valeur à peine offre la disme.
D’ailleurs vous ne voulez d’arbitres ny d’amis,
Et pour vous ajuster iamais de compromis.
Car selon vos discours la Loy que l’on obserue
Veut qu’il cede ses biens sans faire de reserue,