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Mazarinade n° C_2_27

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Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : C_2_27.



Car point de Procureur si l’argent luy defaut,
Et s’il ne comparoist on luy donne le saut.
Or s’il doit comparoir, voyez de quelle sorte,
Puisque de la prison on luy ferme la porte.
 
 
Mais quoy ! les biens saisis & le corps en prison,
Ne pouuoir obtenir justice, ny raison,
Et voir l’homme de bien accablé sous l’empire
De celuy qui cruel sa ruïne conspire.
Comme si son pouuoir deuoit estre absolu,
Pour vous faire ordonner ce qu’il a resolu.
C’est vne Loy, Messieurs, qui deuient tyrannique,
Et que l’abus des temps a rendu trop inique :
Depuis que l’vsurier par trop interessé,
A pû d’vn debiteur en faire vn oppressé.
Apres cela, Messieurs, dites en conscience
Si vous auez iamais connu cette science :
Si vos esprits se sont quelques fois attachez
A penetrer à fonds ces desordres cachez.
Et que penserez vous que dans la France on die,
Si vous estant connus le Roy n’y remedie ?
Que seruiroit, Messieurs, icy de vous flatter,
Les plaintes de ces maux commencent d’éclatter.
Et si c’est par vous seuls que le Roy les écoute,
Ne sera-ce donc pas causer nostre déroute ;
Si chacun Officier se voyant restabli,
Les maux des gens de bien demeurent dans l’oubli.
Car quel soulagement au bien de la Iustice,
De voir les Officiers remis en exercice.
Et leurs ordres reglez selon leurs fonctions,
Que sert de reuoquer toutes Commissions.
Si de tant d’Officiers le nombre tres-enorme,
N’est pas suppression reduit à la reforme.
Que sert de compiler des volumes de Lois,
>Si l’on n’obserue plus l’Ordonnance des Rois.
Si l’vsure, le vol, la fraude, la malice,
La fausseté, l’outrage, & mesme l’injustice,