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Mazarinade n° C_2_27

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Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : C_2_27.



Fomentent les abus qui nous ont desolez,
Pour partager nos biens quand on les a volez.
Quelle honte de voir qu’on tolere l’ordure
De la mendicité, du change, & de l’vsure.
Que Dieu dont la parole est durable à iamais,
Ne soit pas mesme exempt de controlle & de mais :
Et que contre les Lois de la Bible & du Code,
Il se trouue à Paris vne vsure à la mode,
Auec laquelle on puisse entrer en Paradis,
Combien que l’vsurier en fut priué iadis.
Que l’on voye enfin le Prestre & le Laïque
Exercer impuni ce trafic Iudaïque.
Que les deniers du Roy par roolles départis
Soient par les Receueurs encore diuertis ;
Que des decrets fraudeux les méventes peruerses
Ruïnent nos maisons par cent causes diuerses ;
Et qu’alors que nos biens on adiuge à l’encan,
On prise le drap d’or au prix du bourracan :
Que le style frippon & plein de brigandage
Qu’on tient au Chastelet par vn mauuais vsage,
Lors que les Procureurs procedent par defauts,
Fassent passer pour bon & l’iniuste & le faux.
Qu’on souffre l’attentat ainsi que les faussaires,
Et qu’ils soient impunis comme gens necessaires,
Pource qu’ils font grossir le trouble des maisons,
Qu’on endure aux méchans d’employer les prisons,
Pour exiger par force & contre la Iustice,
Ce que veut leur vengeance, ou bien leur auarice.
En vn mot, quelle horreur si vous ne pouruoyez
Sur ces aduis certains qui vous sont enuoyez.
Messieurs, si ce discours vous semble temeraire,
Il est vray pour le moins autant que necessaire.
 

FIN.