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Mazarinade n° B_7_10

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Anonyme [1651], LE COVP D’ESTAT DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , françaisRéférence RIM : M0_803. Cote locale : B_7_10.


seruices. Il a si fort passionné le repos de la France, que
pour terminer ce funeste differend entre le Parlement de
Bourdeaux, la Prouince de Guyenne, & Monsieur le Duc
d’Espernon, il a abandonné ses interests vtils, ayant quitté
à ce Duc le Gouuernement de Bourgongne, qui est de
soixante huict mil liures de reuenu, pour prendre celuy
de Guyenne, qui ne vaut au Gouuerneur que quarante
deux mil liures : sa desliurance a obligé l’Espagne de faire
de nouuelles demarches pour la paix qu’elle auoit refusée
pendant sa prison. Enfin il a mis en vsage toutes sortes de
moyens pour apporter la tranquillité à l’Estat, & reduire
les Ennemis à vn accommodement.
 
Il goustoit les plaisirs de sa liberté dans le repos de son
ame, comme il s’est veu menacé dans cette bonace, &
tout l’Estat d’vn nouueau trouble. Le Cardinal Mazarin
s’estoit imaginé que luy ouurant les portes de la
citadelle du Haure il le rendroit tellement son obligé,
qu’il le maintiendroit dans la durée de son ministere,
contre tous les efforts qu’on faisoit pour le chasser,
s’estant veu trompé dans ses esperances. Ce Prince
ayant bien recognu qu’il ne luy auoit donné sa liberté,
que dans l’extremité, ne la pouuant plus empescher,
& ne luy auoit rendu ce bon office, que pour trouuer
son salut dans sa deliurance, n’ayant point d’autres
moyens pour subsister ; comme il a tousiours l’esprit
du retour, & ne s’est esloigné que pour reuenir ; luy restant
cette pensée, que ce Prince luy est redeuable de sa dsliurance,
& ne luy a refusé sa protection en sortant du Haure,
que parce qu’il n’auoit pas lors iugé à propos de la prendre