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Mazarinade n° C_1_45

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Anonyme [1649], LE COVRIER ESTRANGER, CONTENANT LA LETTRE DE CREANCE QVE L’ARCHIDVC LEOPOLDE A ENVOYEE A Messieurs de la Cour du Parlement de Paris. Ensemble ce qui s’est passé en ladite Cour sur le mesme sujet: & la Harangue faite par Messieurs les gens du Roy à S. Germain en Laye. , françaisRéférence RIM : M0_826. Cote locale : C_1_45.


auons esté obligez de coucher à sainct Germain, & d’en partir le lendemain,
apres auoir esté visitez de plusieurs personnes de grande condition, qui tesmoignerent
auoir grande satisfaction de ce commencement de negotiation. Nous
prismes aussi congé de monsieur le Chancelier, & sommes retournez par la mesme
voye & auec la mesme escorte, & croyons estre obligez de tesmoigner à
la Cour la satisfaction publique du peuple qui tesmoignoit mille benedictions
sur le suiet de nostre voyage. Et lequel nous inuitâmes de continuer ses prieres
pour la prosperité du Roy & la tranquilité publique du Royaume. Monsieur le
premier President leur a dit, Que la Cour leur sçauoit gré de la peine
qu’ils auoient voulu prendre, s’en souuiendroit aux occasions ; leur a fait entendre
la proposition dudit sieur Prince de Conty, ils ont demandé temps
d’en conferer, & s’estans retirez, tost apres rentrez, ont dit qu’ils n’ont rien à adjouster
à la relation par eux faite, sinon qu’ils ont receu dans leur voyage grands
tesmoignages de bonté, & lesquels ils croient debuoir estre recüillies auec respect ;
Que la Reyne non seulemẽt n’a pas eu des agreable les excuses de la Compagnie
en ce qui regarde l’affaire du Herault, mais qui plus est pour les submissions
generalles qu’ils auoient portées. Non seulement la Reyne leur à rendu
des tesmoignages generaux de satisfaction, mais elle y a adjousté des asseurances
particulieres pour la fortune, & les personnes de tous, sans nul excepter ; de sorte
que si ses bonnes volontez sont receuës auec honneur, & qu’il plaise à la Cour
faire vne deputation considerable, ils esperent que cela pourra produire vn grãd
effet ; & pour tesmoigner à la Reyne, les bonnes intentions de la Compagnie,
estimoient que la Cour luy deuoit faire entendre l’enuoy de ce gentil-homme,
duquel la Cour leur auoit fait honneur de leur parler, & lequel l’on doit differer
d’entendre iusques à ce que la Cour ayt receu la response du Roy ; & lesdits Gens
du Roy retirez, la matiere mise en deliberation, ladite Cour a arresté & ordonné.
Que ledit Enuoyé sera oüy en sa Creance ; Et apres l’auoir entendu, qu’il en
sera donné aduis au Roy & à la Reyne Regente par deputez, lesquels leur feront
entendre que par respect la Cour n’a rien deliberé sur le dire dudit Enuoyé
qu’elle ne sçache leurs volontez ; qu’à cette fin ladite lettre leur seroit portée
auec ce qui seroit dit par ledit Enuoyé, qu’il bailleroit par escrit signé de luy : suppliront
ledit Seigneur Roy, & laditte Dame Reyne, de faite retirer les trouppes
des enuirons de Paris, & de laisser les passages libres pour la commodité des viures.
Et que de ce seroit donne aduis audit Duc de Longueuille, aux deputez
des Parlemens de Roüen, & d’Aix, & aux Compagnies Souueraines de Paris : à
l’instant le commis au Greffe, à la charge du Conseil, a esté chargé de sçauoir
dudit Enuoyé quelle charge & creance il auoit. Et ayant esté rapporté qu’il auoit
lettre de creance, addressante à la Cour de la part dudit Archiduc, a esté fait entrer
ledit Enuoyé, qui a pris place au bang du Bureau & proche vn de Messieurs,
assis & couuert, presens les Gens du Roï mandez, s’est leué & descouuert, a presenté
à la Cour vne petite lettre cachetée dont la teneur ensuit.