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Mazarinade n° C_1_45

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Anonyme [1649], LE COVRIER ESTRANGER, CONTENANT LA LETTRE DE CREANCE QVE L’ARCHIDVC LEOPOLDE A ENVOYEE A Messieurs de la Cour du Parlement de Paris. Ensemble ce qui s’est passé en ladite Cour sur le mesme sujet: & la Harangue faite par Messieurs les gens du Roy à S. Germain en Laye. , françaisRéférence RIM : M0_826. Cote locale : C_1_45.



Messieurs, Ie vous enuoye le Porteur de cette qui vous dira de
ma part, ce que ie luy ay enchargé, & ainsi ie vous prie de luy donner entiere
foy & credence, & sur ce ie prie Dieu de vous auoir
Messieurs, en sa saincte garde de
Brusselle le 10. Feburier 1649.
Vostre tres-affectionné, LEOPOLDE-WILL.
Et au dos est escrit,
A Messieurs, Messieurs les Presidens & gens tenans le Parlement à Paris.
Ladite Lettre ouuerte, ledit Enuoyé assis & couuert a esté leuë ; apres ladite
lecture monsieur le Premier President luy a demandé ce qu’il auoit à dire. Et
aussi-tost à fait son recit duquel la teneur ensuit.
Proposition faite par moy soubssigné à Messieurs du Parlement, de la part de Monseigneur
l’Archiduc Leopold le 19. Feurier 1649.
Apres auoir presenté ma lettre de creance, i’ay dit, que ie ne pouuois douter
que ma veuë ne fut agreable à la Compagnie, puis que i’apportois les offres
de la Paix tant desirée par toute la Chrestienté, & si necessaire à la tranquilité
des deux Courõnes ; Qu’il estoit vray que depuis deux ans le Cardinal Mazarini
ne l’auoit pas voulu conclure, quoy qu’il eust pû le faire auec des conditions
aduantageuses à la France, mais que depuis la sortie du Roy hors de Paris, ledit
Cardinal auoit recherché & proposé vn accommodement auec des conditions
qui estoient fort aduantageuses à l’Espagne, ayant tesmoigné que son principal
motif estoit de chastier, ainsi qu’il disoit, les rebelles du Parlement, & mettre
Paris à la raison, apres qu’il auroit joint les forces de France & d’Espagne par le
moyen de cette Paix. Que neantmoins le Roy Catholique mon Maistre n’a pas
estimé qu’il fust ny seur ny honneste d’accepter des offres en cette saison, ayant
iugé qu’il ne luy seroit pas honorable de prendre cette occasion de contribuer à
l’oppression d’vne si auguste Compagnie, & de la ville Capitalle du Royaume ;
Que le Roy mon Maistre n’auoit pas creu non plus qu’il y eust seureté de traiter
auec vn homme condamné & declaré ennemy du Roy & de l’Estat par Arrest
d’vn Parlement, qui doit registrer & verifier les traittez de Paix pour les rendre
surs & autentiques : mais comme le Roy mon Maistre ne veut tirer aucun aduantage
des occasions presentes que d’vne paix equitable & ferme : il m’a enuoyé
vers Messieurs du Parlement, qu’il sçait estre attachez aux vrais interests du Roy
tres Chrestien & de son Estat, & ou reside principalement son authorité legitime
pour leur offrir d’estre les arbitres de la Paix. Et que volontiers le Roy mon
Maistre se soubmettra à leur iugemẽt : Que s’ils en veulent estre les Iuges il laisse