[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_14_50

Image de la page

Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_14_50.


vices cachez, sous le regne de Tybere son oncle,
qui ne cherchoit que quelque pretexte specieux
pour le mettre à mort aussi bien que tout le reste de
sa maison : il les fit soudain éclater sous le sien à la
ruine de tout le monde, d’où vint qu’il fut enfin
surnommé la torche ardante, ou le flambeau du
genre humain.
 
Ainsi, MADAME, de ce qui nous parut vn bien
à desirer, ne faites pas vn mal à craindre, & si vostre
liberté fait nostre mal-heur, ne souffrez pas qu’on
publie à la diminution de vostre gloire, que vous
fustes aussi mauuaise Regente que vous auiez paru
bonne Reine, & que le seul remede à nos maux, fut
de vous oster cette fatale Regence, qui fut autant
iniurieuse à vostre reputation, qu’elle se rendit funeste
à l’heur de tous les François, puis que la
croyance demeure imprimée en tous les esprits, que
ce fut en cette maudite source que tous nos maux
ont trouué leur commencement.
Mais si toutes ces considerations sont impuissantes
pour effacer en son ame vne impression qui la
dérobe aux sentimens de tendresse qu’elle doit auoir
pour nous : Vous qui possedez ses plus tendres affections,
& que pour ce sujet ie veux traiter auec le
respect que merite le Conseiller ou le Confident
d’vne grande Reine. Pensez de grace, que vostre
fortune, quelque grande qu’elle soit est mal establie,
puis qu’elle n’a pour fondement que le cœur
d’vne femme & la faueur de la fortune, qui d’vne
égale vistesse tendent toutes deux au changement.